Comme nous l’annoncions dans notre édition précédente, la campagne d’affichage du salon Rainbow Attitude, qui se tient du 21 au 24 octobre à Paris et qui présente des couples gay et lesbien s’embrassant, a été refusée par Métrobus, la société chargée de l'affichage dans le réseau bus et métro de la RATP.

La même campagne a été " déconseillée " par Insert, société d'affichage, elle aussi, mais proposant des espaces chez des commerçants indépendants.

Selon Régine Corti, déléguée générale du salon, les blocages quant à cette campagne ont été motivés par la peur de choquer les voyageurs. Si Métrobus a opposé un refus aux organisateurs du salon, la société Insert s’est limitée à un " avis consultatif ", clairement opposé au visuel de cette campagne, sans autre explication.

Cette campagne publicitaire, diffusée depuis le mois de juin dans l’ensemble des médias et espaces gay, propose deux visuels de baisers de couples de filles et de garçons, accompagné d'un slogan vantant le comining out : "Ça change quoi pour vous? Parce que pour nous c'est important."

Rainbow Attitude, qui a fait le choix d’une communication " militante " pour son édition 2005, est aujourd’hui révolté par ce coup d’arrêt donné à sa campagne.

"Un couple qui s’embrasse est un thème couramment utilisé dans des campagnes de communication sur les murs du métro ou dans les rues de Paris, explique Rainbow. Cependant, lorsqu‘il s’agit de personnes du même sexe, l’affiche est refusée, dans une démarche de censure discriminatoire et homophobe caractérisée. La lutte contre les discriminations ne pourra pas avancer si les homosexuels ne peuvent pas se montrer au grand jour dans des situations semblables à celles des hétérosexuels. Le rôle éducatif pour la société d’un tel visuel accompagné d’un message pédagogique ne peut même pas avoir une chance d’être diffusé avec des réactions comme celles de Métrobus et Insert".

"Alors que l’Espagne, après la Belgique, les Pays-Bas et le Canada a légalisé le mariage homosexuel, la France ne serait elle-même pas capable de regarder en face un baiser homosexuel ?" s’indigne Régine Corti qui indique que les organisateurs réfléchissent à une action en justice.

Mis en ligne le 21/09/05