Alors que l’industrie du film pornographique américain est secouée par la révélation publique de cas de contamination au VIH parmi ces acteurs et qu’une douzaine de producteurs ont suspendu leurs tournages, Sida Info Service veut sensibiliser à la prévention le milieu du porno en France.

L’association se demande si les cas révélés aux USA n’en cachent pas d’autres, notamment dans le porno semi professionnel voire amateur et ici même, en France.

"Le milieu du porno, surtout hétérosexuel, a, depuis des années, en majorité refusé de prendre en compte la réalité de l’épidémie de sida. L’argument des tests réguliers imposés aux acteurs est fréquemment amené pour justifier l’absence de préservatifs dans les productions", explique SIS.

Cette affaire médiatique révèle également les conditions de travail des acteurs originaires des pays de l’Est, généralement sous-informés sur les risques de contaminations, alors qu’ils pratiquent des rapports risqués comme la sodomie et le multi-partenariat.

"Les producteurs exercent souvent une pression continue pour tourner sans protection sous prétexte de répondre à une demande du public", déplore Sida Info Service qui rappelle que "les films pornographiques sont aujourd’hui un des canaux d’information sexuelle des plus jeunes et plus largement jouent un rôle dans la vie sexuelle des adultes".

"Les principaux réalisateurs portent dès lors une réelle responsabilité en refusant au moins d’inclure des messages de prévention pour rappeler la réalité de l’épidémie au public potentiel", explique SIS.

"Notre inquiétude ne se situe pas sur un plan moral mais sur le terrain de la prévention et de l’information. Sida Info Service re-demande à l’industrie pornographique d’assumer ses responsabilités et d’intégrer des messages de prévention et l’utilisation des moyens de protection dans leurs films".

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Mis en ligne le 12/05/04