Angga Soetjipto, une jeune femme de 23 ans, avait réussi à se faire passer pour un homme baptisé Musdalifa et avait convolé en justes noces début janvier avec Ninies Ramiluningtyas, son amie âgée de 41 ans.

Mais les voisins du village où le couple avait élu domicile, sur l'île indonésienne de Batam, avait vite trouvé étrange que les jeunes mariés ne sortaient que très peu et que Musdalifa ne fréquentait jamais les hommes de son entourage.

"Nous sommes contre les homosexuels ici", a expliqué à l'AFP Marlina, une résidente. "Alors, la semaine dernière, nous avons fait une descente dans leur maison et nous nous sommes rendus compte que Musdalifa était bel et bien une femme", raconte Marlina, qui ne porte qu'un nom comme beaucoup d'Indonésiens.

"Nous lui avons dit de partir et elles se sont toutes les deux enfuies. On ne les a pas revues depuis", ajoute-t-elle.

Le Bureau des affaires religieuses, qui administre les mariages, a assuré qu'il n'avait eu "aucun moyen de savoir qu'il s'agissait de deux femmes car elles avaient toutes les deux des papiers en ordre", a expliqué le responsable local du bureau, Budi Dharmawan.

L'homosexualité est légale mais très largement taboue en Indonésie, pays musulman le plus peuplé au monde avec 240 millions d'habitants. Dans la province d'Aceh (nord-ouest), où la charia (loi islamique) est en vigueur, les couples de même sexe sont passibles de flagellations.

(Source AFP)