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Nouvelle mobilisation des anti-mariage homo, polémique sur les chiffres
Environ 150.000 personnes selon la police, soit moitié moins que lors de la précédente Manif pour tous: la manifestation contre le mariage homosexuel a néanmoins encore été conséquente dimanche, avec une nouvelle divergence sur les chiffres de participation.
E-llico.com / Actus
Nouvelle mobilisation des anti-mariage homo, polémique sur les chiffres
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Mis en ligne le 26/05/2013
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Les anti à nouveau dans la rue, à quelques jours des premiers mariages
Les opposants au mariage homo qui ont défilé dans les rues de Paris ont voulu faire une nouvelle démonstration de force, huit jours après la promulgation de la loi.
Selon la préfecture de police, la manifestation, emmenée sur trois cortèges par le collectif La manif pour tous, a rassemblé quelque 150.000 personnes, soit deux fois moins que lors de la dernière manifestation nationale du 24 mars.
Celle, distincte, organisée dans le centre de Paris par l'institut Civitas, proche des catholiques intégristes, a quant à elle rassemblé 2.800 personnes, selon la même source policière.
Le quotidien Libération estime que la mobilisation a fait "pschitt". "La réac-pride se dégonfle", écrit le directeur du quotidien de gauche dans son éditorial.
En fin de journée, les manifestants ont convergé vers l'esplanade des Invalides, où une grande foule s'était rassemblée.
La présidente de La Manif pour tous, Ludovine de la Rochère, a assuré que le combat allait se poursuivre et que le mouvement s'installait "durablement dans le paysage français et européen".
Alors que le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, avait répété samedi son "inquiétude" face aux risques de débordements, déconseillant carrément "aux familles avec des enfants" de venir, les manifestants n'ont pas hésité à prendre part à cette cinquième manifestation d'envergure depuis le mois de novembre.
Depuis plusieurs jours, Frigide Barjot, la figure de proue de la contestation, visiblement dépassée par sa droite et déplorant que le mouvement ait été "récupéré", s'était déclarée menacée et privée de liberté de parole, au point de renoncer à défiler.
Absente de la manif, elle a estimé sur le plateau de BFM-TV que les chiffres de la police, c'était "juste pour énerver et mépriser les gens, faire monter les extrêmes".
Trois jours avant la célébration prévue du premier mariage gay à Montpellier, cette nouvelle mobilisation massive était placée sous haute surveillance.
96 personnes interpellées
La préfecture de police avait mobilisé 4.500 policiers et gendarmes pour encadrer les cortèges, qui ont été émaillés par quelques incidents.
Manuel Valls a annoncé que 96 personnes avaient été interpellées, dont 39 placées en garde à vue.
Place d'Iéna, dans l'ouest de la capitale, quelques dizaines de jeunes ont tenté en début d'après-midi de dévier vers les Champs-Élysées de l'itinéraire autorisé de la manifestation, une initiative rapidement contrée par les forces de l'ordre.
Un peu plus tard, une dizaine de personnes se revendiquant du mouvement Génération identitaire ont escaladé une terrasse du siège du Parti socialiste, déployant une banderole sur laquelle on pouvait lire "Hollande démission". Interpellés, ils sont repartis en fourgonnette policière, sous les hourra d'une trentaine de personnes.
A l'arrière du cortège de Civitas, dans lequel ont marché plusieurs centaines de personnes, le groupe d'extrême droite des Jeunesses nationalistes a défilé derrière sa banderole. En fin de journée, parce qu'ils refusaient de se disperser place de l'Opéra, 25 d'entre eux ont été encerclés par les forces de l'ordre et interpellés.
Apportant leur soutien aux "anti", plusieurs élus de l'UMP (Jean-François Copé, Henri Guaino, Laurent Wauquiez, Hervé Mariton, Brice Hortefeux) et du Front national ont pris part au défilé.
La tension est montée dimanche soir près des Invalides à Paris, des manifestants lançant des projectiles et scandant des slogans hostiles aux journalistes et au gouvernement.
Plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés peu avant 20H30 rue de l'Université, face aux forces de l'ordre, en scandant "Ça va péter, ça va péter", "Dictature socialiste" ou "Journalistes collabos".
Des barrières en fer étaient jetées sur les CRS et les gendarmes mobiles, des fumigènes étaient allumés et lancés, ainsi que de nombreuses bouteilles de bière.
Harcelées par des opposants au mariage homosexuel qui n'hésitent pas à aller au contact, les forces de maintien de l'ordre ont parfois fait usage de gaz lacrymogènes pour se dégager, tandis que de petits mouvements de foule se déroulaient au rythme des charges et des contre-charges.
Plusieurs personnes ont été interpellées.
(Avec AFP)