L’Inter-LGBT rappelle que "l'Union européenne a été à l’origine d’un certain nombre d’avancées en matière de droits des personnes LGBT, avec des directives sur la non discrimination au travail, sur le droit d’asile, sur la protection des victimes… comme elle a initié de nombreuses mesures sur l’égalité femmes-hommes".

Mais pour la fédération d'associations LGBT, "le bilan de la législature sortante est mitigé".

"Si le Parlement a voté un bon nombre de résolutions et rapports en faveur des droits humains, comme le rapport Lunacek, la Commission et/ou le Conseil ont bloqué plusieurs projets importants comme la directive transversale de lutte contre les discriminations", modère l'Inter-LGBT.

Le prochain Parlement et la prochaine Commission peuvent faire de l’Europe un modèle dans la lutte contre les discriminations, estime-t-elle.

C’est pourquoi l’Inter-LGBT a endossé le plaidoyer rédigé par l’Ilga Europe, organisation dont elle est membre, et a demandé aux candidats de s’engager sur 10 points respectant les domaines de compétences de l’Union européenne et le principe de subsidiarité, comme la mise en 
place d’une feuille de route sur les LGBTphobies, la mise en place de la directive transversale sur les discriminations, mais aussi, le droit d’asile, la fin des violations des droits fondamentaux des personnes trans, la libre circulation et installation des familles LGBTparentales, les crimes de haine, la lutte contre le harcèlement scolaire et l’accès aux soins.

L’Inter-LGBT se félicite du large consensus en faveur des droits LGBT, qui va de la gauche radicale à la droite libérale après avoir examiné les programmes et les engagements des candidats des principaux partis ainsi que les votes clefs des députés sortants sur les droits LGBT.

Ce groupe progressiste va de EL (European Left, Front de Gauche en France) à l'ALDE (Alliance of Liberals and Democrats for Europe - UDI-Modem) en passant par le PSE (parti socialiste) et l'EGP (European Green Party - Europe-Ecologie Les Verts).

À ce jour, plus de 1000 candidats partout en Europe se sont engagés en signant le plaidoyer de l’ILGA, dont 36 têtes de liste françaises des principaux partis (dont les trois quart des candidats écologistes et la moitié des candidats du parti socialiste), mais aussi des candidats ALDE et EL.

Les candidats à la présidence de la commission d’ALDE, du PSE et des verts ont personnellement signé ce plaidoyer.

Face à ce large consensus, deux partis s’opposent clairement aux progrès des droits humains, souligne l'Inter-LGBT : l’EPP (European People’s Party - UMP en France) et le Front National.

En effet, les députés français de l’EPP se sont opposé à la plupart des votes en faveur des droits humains, notamment depuis 2012, même pour certains à des résolutions très consensuelles comme celle condamnant l’homophobie en Russie. 

L'Inter-LGBT note par ailleurs qu'aucun candidat français de l’EPP ne s’est engagé en signant le plaidoyer et qu'il n’est nulle part fait mention de lutte contre les discriminations ou de droits humains dans leur programme.

Quand au Front national, "il s’est opposé à tous les votes en faveur des droits humains que nous avons étudiés, et n’a évidemment pris aucun engagement pour la 
prochaine législature", indique l'Inter.

Alors que l’on peut craindre une abstention massive lors des élections du 25 mai, l’Inter-LGBT appelle les électeurs et les électrices "à se mobiliser massivement lors des élections du 25 mai pour faire progresser les droits humains".

(Source Inter-LGBT)