Des pro-Gay Pride dispersés à Istanbul, deux députés allemands interpellés - Turquie

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Des pro-Gay Pride dispersés à Istanbul, deux députés allemands interpellés

Deux députés allemands, l'un au Parlement européen et l'autre fédéral, ont été brièvement interpellés dimanche à Istanbul lors de la dispersion par la police antiémeutes de manifestations contre l'interdiction de la Gay Pride.

E-llico.com / Actus

Des pro-Gay Pride dispersés à Istanbul, deux députés allemands interpellés
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Mis en ligne le 26/06/2016

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Istanbul Gay pride

Le gouvernorat d'Istanbul avait interdit la marche annuelle prévue ce dimanche pour "des raisons de sécurité", provoquant la colère des militants de la cause LGBT. Ceux-ci avaient fait savoir que, sans défiler, ils se retrouveraient tout de même, mais "dispersés" autour de la grande artère piétonne d'Istiklal.

De 200 à 300 personnes se sont ainsi retrouvées par petits groupes dans l'après-midi dans le centre de la plus grande métropole de Turquie, a constaté l'AFP. Mais elles ont été très vite dispersées par les policiers antiémeutes déployés en masse. Ceux-ci leur ont confisqué leur drapeaux arc-en-ciel, ont fait usage de gaz lacrymogène et tiré des balles en cacoutchouc.

La députée écologiste allemande au Parlement européen Terry Reintke a annoncé sur son compte Twitter qu'elle avait été brièvement interpellée et qu'une quinzaine de personnes avaient été arrêtées. Volker Beck, un député écologiste du Parlement allemand connu pour son militantisme homosexuel, a annoncé sur son propre compte avoir été aussi interpellé puis relâché. Un photographe indépendant américain a également été interpellé, a constaté l'AFP.

La police a indiqué de son côté avoir procédé à une douzaine d'interpellations tandis que les dispersions de petits groupes, souvent de très jeunes gens, se poursuivaient en fin d'après-midi. "On manifeste de manière dispersée, car la police bloque tout, et puis il y a aussi des ultra-nationalistes. Si on se regroupe on risque d'être attaqués", a expliqué à l'AFP Gizem Seker, une jeune femme aux joues coloriées de l'arc-en-ciel.

"Ils ont raison d'avoir peur de nous parce que nous sommes unis, de plus en plus nombreux, et en marche", ont déclaré les représentants de la communauté LGBT d'Istanbul dans un communiqué. "Nous sommes tués mais nous renaissons à Ankara (...) Mexico, au Bangladesh et à Orlando", poursuit leur texte, "nous serons toujours fiers de notre existence". La traditionnelle "marche des fiertés" d'Istanbul a eu lieu à 12 reprises sans incidents le dernier dimanche de juin, réunissant des milliers de personnes.

Elle était devenue la plus importante du genre dans un pays musulman du Moyen-Orient. L'an dernier la police l'avait brutalement dispersée dès son début, alors qu'elle devait se dérouler - déjà - en plein ramadan.

Cette année la Gay Pride a été interdite alors que la Turquie est frappée depuis plusieurs mois par des attentats attribués à l'Etat islamique ou à la guérilla kurde qui ont fait des dizaines de morts, notamment à Istanbul. En outre, un groupe ultra-nationaliste avait averti qu'il empêcherait la marche de se tenir pour ne pas voir les gays "déambuler à moitié nus" et "des bouteilles d'alcool à la main" dans Istanbul en plein ramadan.

Il y a exactement une semaine, la police turque avait déjà fait usage de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc pour disperser une cinquantaine de membres de la communauté LGBT réunis près de la fameuse place Taksim d'Istanbul, interdite à tout rassemblement depuis la fronde anti-gouvernementale de juin 2013.

(Source AFP)

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