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Au salon Désir d'enfant, la GPA s'expose ouvertement

"Ca fait dix ans qu'on est ensemble, on est mariés, on a toujours parlé d'enfants, on arrive à un stade où on se dit qu'on est prêts": trentenaires, Mathieu et son compagnon arpentent les allées du Salon Desirs d'enfants à Paris, centré sur la PMA, mais aussi sur le processus de gestation pour autrui (GPA), pratique illégale en France.

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Au salon Désir d'enfant, la GPA s'expose ouvertement
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Mis en ligne le 07/09/2020

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PMA GPA

A 36 et 33 ans, ils sont en pleine en phase de réflexion et se donnent quatre mois pour décider de franchir le pas. La question financière est le principal frein à leur désir d'enfant. Comme d'autres, ils militent pour que la GPA soit légalisée en France, pour éviter que, comme certains de leurs amis, des couples gays fassent "un enfant avec une copine ou avec un couple lesbien. C'est plus du tout la même sécurité pour l'enfant".

Sur le salon, à l'espace Champerret, dans le nord-ouest de la capitale, aucune démarche commerciale pour la GPA n'est théoriquement autorisée. Mais lors de conférences vidéos, certains groupes américains comme IARC Surrogacy n'hésitent pas à "se vendre" auprès du public français.

"Nous pouvons vous accompagner en Français du début à la fin du programme", explique une salariée travaillant pour IARC, spécialiste des mères porteuses. Austin Hawkins, l'organisateur du salon, assume la présence de ces organisations. "Si vous ne pouvez pas avoir de bébé pour toutes sortes de raisons, cela définit votre vie", assure-t-il. "Les enfants nés d'une reproduction assistée seront toujours énormément aimés", insiste Austin Hawkins.

Cliniques de fertilité espagnoles ou tchèques, nutritionnistes spécialistes de l'infertilité, associations d'accompagnement... Au total, une trentaine d'exposants informent les couples n'arrivant pas à enfanter sur les "différentes approches pour augmenter la fertilité", comme annoncé par le communiqué de presse. Parmi eux, deux stands proposent ouvertement l'option GPA, pourtant qualifiée de "ligne rouge" à ne pas franchir par le gouvernement en juillet : le CReATe fertility center de Toronto et le Feskov human reproduction group, basé en Ukraine.

"Marchandisation du corps"

A l'ouverture du salon, une dizaine de manifestants du mouvement "Allons enfants" réunissant plusieurs associations dont La manif pour tous ont organisé un happening pour dénoncer "le nouvel esclavage de la GPA". La présidente de La manif pour tous Ludovine de la Rochère a fustigé "un salon commercial de procréation humaine" devant des jeunes filles grimées en Marianne, le poing levé.

Un argument de "la marchandisation du corps des femmes" qui n'opère pas pour Christophe (prénom modifié), lui-même en processus pour avoir un enfant par GPA avec son compagnon, et intervenant sur le stand CReATe.

Au Canada, les mères porteuses "font ça bénévolement. Elles doivent déjà avoir eu des enfants par elles-même, avoir un certain niveau de revenu, ont des rendez-vous psy régulièrement, etc.", détaille-t-il. "La légalisation de la GPA en France permettrait d'encadrer cette pratique de façon à ce qu'il n'y ait pas de dérive", ajoute Christophe.

Actuellement, il faut débourser environ 100.000 euros pour un enfant né par GPA dans cette clinique de Toronto. Un peu plus loin, le stand de la clinique ukrainienne Feskov annonce la couleur avec un panneau: "un enfant génétiquement sein est la meilleure réalisation de la FIV (fécondations in vitro) garantie".

Eux aussi proposent la GPA, mais uniquement pour les couples hétérosexuels. Les mères porteuses sont rémunérées et le coût de l'opération est moindre qu'au Canada, environ 49.000 euros en moyenne. La compagnie se targue d'avoir un "programme garanti", avec une formule VIP à 59.000 euros. La GPA est souvent un dernier recours pour les couples infertiles. "On a des couples qui font des FIV depuis dix ans", raconte Tetiana Prykhodko, directrice de la communication du groupe. "C'est très dur pour le corps des femmes, les injections d'hormones, il faut le savoir. La plupart savent déjà tout sur les FIV et elles ont beaucoup souffert. On est leur dernière chance".

Rédaction avec AFP

 

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