Dix ans et demi requis contre un meurtrier présumé aux fantasmes cannibales - Allemagne

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Dix ans et demi requis contre un meurtrier présumé aux fantasmes cannibales

Dix ans et demi de prison ont été requis mercredi à Dresde, dans l'est de l'Allemagne, contre un policier accusé d'avoir tué et dépecé, apparemment à sa demande, un homme rencontré sur un site dédié au cannibalisme.

E-llico.com / Actus

Dix ans et demi requis contre un meurtrier présumé aux fantasmes cannibales
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Mis en ligne le 05/03/2015

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Le parquet a balayé la ligne de la défense, qui argue du consentement de la victime pour plaider le "suicide assisté", passible de cinq ans de prison. Selon l'accusation, ce délit ne peut concerner que des proches du défunt ou des médecins.

Après des mois d'une audience ouverte fin août, selon un rythme propre à la justice allemande, le procureur a requis dix ans d'emprisonnement pour le meurtre et un an pour "atteinte à la paix des morts", soit "dix ans et demi" au total, a expliqué le parquet dans un communiqué.

Le verdict est attendu le 1er avril.

Le mobile de ce crime d'une extrême violence, qui avait fait les gros titres dans le monde entier, est "la satisfaction du désir sexuel" de l'accusé, qui entre dans la définition du "meurtre aggravé", soutient le parquet.

Detlef Günzel, 57 ans, policier depuis 30 ans, encourt à ce titre la réclusion à perpétuité. En pratique et sauf "gravité particulière" justifiant une période de sûreté, la perpétuité permet de demander une libération conditionnelle au bout de 15 ans.

Il avait reconnu avoir poignardé la victime à la gorge en novembre 2013, puis découpé son corps en morceaux qu'il avait enterrés dans le jardin de sa maison d'Hartmannsdorf-Reichenau (est), un petit village près de la frontière tchèque.

Le policier avait rencontré un mois plus tôt Wojciech Stempniewicz, un consultant de Hanovre (nord) de 56 ans, sur un site internet dédié au cannibalisme qui revendique 3.000 inscrits et se targue d'être "numéro un pour la viande exotique".

Les deux hommes avaient d'abord échangé de nombreux mails, textos et coups de fils, avant de se donner rendez-vous à la gare de Dresde, puis de gagner le domicile de l'accusé. Selon la défense, la victime était suicidaire depuis longtemps.

Un film de 50 minutes, qualifié d'"horreur pure" par un enquêteur, a été au coeur des débats. Dans cette vidéo réalisée par Günzel, les images montrent un homme en caleçon en démembrant un autre, nu, suspendu à un crochet, bâillonné, les mains dans le dos.

A un moment, l'accusé, trempé de sang, commente pour lui même: "je n'aurais jamais pensé tomber si bas", avait décrit le procureur au premier jour d'audience.

Günzel avait de lui-même mené les policiers aux restes de sa victime, dont le corps n'a pas été entièrement reconstitué: ses parties génitales manquent, selon la presse allemande. L'enquête n'a cependant pu établir l'existence d'actes cannibales.

Homme à l'allure soignée, aux cheveux grisonnants coupés en brosse, Günzel avait raconté à l'ouverture du procès son "enfance protégée" en ex-RDA. Il a deux enfants adultes d'un premier mariage puis a adopté la fille de son ancien partenaire, dont il est séparé.

L'affaire a réveillé en Allemagne le souvenir du "cannibale de Rotenbourg", Armin Meiwes, qui en 2001 avait châtré, assassiné, éviscéré et en partie consommé un Berlinois consentant de 43 ans. Il avait été condamné à la perpétuité.

(Source AFP)

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