Etre gay à Orlando, plus que jamais un combat - Après la tuerie homophobe

Après la tuerie homophobe

Etre gay à Orlando, plus que jamais un combat

Le massacre perpétré dimanche à Orlando a suscité un élan de solidarité sans précédent avec la communauté gay, mais a aussi rappelé qu'il lui reste des obstacles à surmonter, notamment chez les hispaniques.

E-llico.com / Actus

Etre gay à Orlando, plus que jamais un combat
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Mis en ligne le 15/06/2016

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Cela ne s'arrête plus. Le personnel du Center, grand centre d'accueil de la communauté LGBT, a beau redistribuer à tout va la nourriture et les boissons qu'on lui apporte, il en arrive toujours plus. McDonald's est en route avec une nouvelle cargaison, s'émerveille Dee Richter, mère d'un des administrateurs du centre, Rob Domenico.

Dimanche, répondant à l'appel du centre, 200 pyschiatres et psychologues se sont présentés pour accueillir les proches de victimes ou quiconque aurait besoin de soutien.

Une collecte de fonds a été lancée pour les proches et les blessés sur le site gofundme. Elle a déjà permis de lever 257.000 dollars, selon un pointage lundi en fin de journée. "C'est incroyable de voir le nombre d'appels que nous recevons de gens qui nous demandent comment ils peuvent nous aider", s'enthousiasme Rob Domenico. "Pour moi, c'est l'une des raisons pour lesquelles nous avons été visés. Nous montrons bien comment les deux communautés (LGBT et hétérosexuels) peuvent fonctionner ensemble", considère-t-il.

Une semaine précisément avant l'attentat, Orlando accueillait les "Gay Days", un événement très festif peu connu hors de la communauté mais qui attire quelque 150.000 personnes, venues de tout. Le manager du Parliament House, Tim Evanicki, dit avoir remarqué, cette année, un nombre significatif de couples hétérosexuels lors du concert "Gay Days" organisé dans cet établissement gay incontournable d'Orlando.

Le poids de la religion

Ce mélange et l'élan de solidarité dont ont bénéficié les LGBT après l'attaque témoignent d'une avancée. Mais l'attentat a aussi montré que de nombreux obstacles demeurent. "Si vous êtes sur les réseaux sociaux, c'est écoeurant de voir comme les évangéliques (protestants radicaux) postent des messages de haine, disant que nous méritons ce qui nous arrive", observe Rob Domenico. "J'ai l'espoir que tout ceci va aider les gens à réaliser les dégâts que font les discours de haine", professe le pasteur Kathy Schmitz, de la First Unitarian Church, église connue pour son ouverture aux LGBT.

Islam ou christianisme, le poids de la religion continue souvent de peser sur les gays, notamment au sein de la communauté hispanique, dont est issue une majorité de victimes de l'attentat. "Dans nos pays hispaniques, les gens sont en général un peu plus fermés vis-à-vis des gays", explique Angel Garmendi, gay d'origine porto-ricaine qui travaille dans l'hôpital où ont été accueillis les blessés après l'attentat. Souvent, chez les hispaniques, "l'homme hétérosexuel est très macho et l'homosexuel se sent davantage initimidé", dit-il.

Angel Garmendi a perdu onze amis dans l'attaque. Dans trois cas, les familles ont appris le décès en même temps que l'homosexualité de leur proche. "Ca a été un double choc pour eux. Ils ne l'acceptent pas", raconte-t-il. "Mais c'est ça le problème: pourquoi ne le savaient-ils pas? Sans doute à cause de la discrimination qui existe dans nos familles".

Pour Mark Krueger, militant gay venu de Géorgie, la religion est encore trop souvent en opposition frontale avec les homosexuels, notamment dans le sud des Etats-Unis. Pour lui, le problème "ce n'est pas le groupe Etat islamique. Ce sont les chrétiens du coin qui disent que les gays sont de mauvaises personnes".

Il dit s'être fait mettre K.O par un groupe de jeunes à la sortie d'un bar de sa ville, Savannah (sud), en 2000. Son véhicule est régulièrement l'objet de dégradation la nuit et a été notamment aspergé de peinture rose. "La seule raison pour laquelle je reste là-bas, c'est pour le temps", dit-il, sur un ton monocorde et désabusé. Même à Orlando, qui paraît si ouverte, il se méfie. "Si vous tenez la main d'un autre homme, que vous lui montrez de l'affection dans la rue, faites attention", prévient-il. "Les choses ont un petit peu évolué", dit-il, "mais juste un petit peu".

(Source AFP)

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