Face à une UMP divisée, Sarkozy se garde de trancher la question de l'abrogation - Mariage gay

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Face à une UMP divisée, Sarkozy se garde de trancher la question de l'abrogation

Abroger ou pas la loi autorisant le "mariage pour tous": en ne tranchant pas, Nicolas Sarkozy laisse le débat se rouvrir jusque dans son entourage, alors que la justice n'a pas mis d'obstacle à l'adoption par des homosexuels après PMA.

E-llico.com / Actus

Face à une UMP divisée, Sarkozy se garde de trancher la question de l'abrogation
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Mis en ligne le 23/09/2014

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Laurent Wauquiez pour l'abrogation, Nathalie Kosciusko-Morizet contre: les plus fervents soutiens de l'ex-président s'opposent sur cette question de société qui a suscité des débats incandescents, non éteints un an et demi après la promulgation de la loi Taubira.

L'appel à manifester lancé pour le 5 octobre à Paris et Bordeaux par la Manif pour tous pourrait raviver les hostilités. Tout comme l'avis rendu public mardi par la Cour de Cassation estimant que le recours à la procréation médicalement assistée (PMA) n'est pas un obstacle à l'adoption par des couples de même sexe.

La Cour s'est fondée sur la loi du 17 mai 2013 qui, en autorisant le "mariage pour tous", a eu "pour effet de permettre l'établissement d'un lien de filiation entre un enfant et deux personnes de même sexe".

De quoi faire bondir Hervé Mariton qui, à l'UMP dont il brigue la présidence, est à la pointe des "anti". Ces derniers, au plus fort de la bataille de 2013, prédisaient un effet d'entraînement entre mariage, PMA et Gestation pour Autrui. Il faut abroger la loi Taubira, a réagi le député, puisque "la filiation va avec le mariage et la Cour a dit que la PMA va avec".

Son collègue sarkozyste Laurent Wauquiez veut lui aussi tout remettre sur la table. "Une loi à laquelle nous sommes opposés, nous avons pour devoir de la réécrire en profondeur une fois aux responsabilités", a argumenté auprès de l'AFP un sarkozyste de premier rang, Guillaume Peltier.

Famille, mariage, enfants: sur ces thèmes, les tenants d'une droite décomplexée appellent à des affirmations sans ambiguïté. "On ne va pas rejouer les 35 heures qu'on devait supprimer et qu'on n'a pas supprimées", avait mis en garde Laurent Wauquiez.

Nicolas Sarkozy n'a pas suivi cette ligne claire, restant dimanche très évasif sur une abrogation. "Vous me dites il faut répondre comme ça, là, oui ou non ?" a-t-il protesté. "On est à l'école ?" "Est-ce que c'est le problème essentiel ?" a éludé le candidat à la présidence de l'UMP, préférant dénoncer un exécutif qui a "humilié la famille".

Fracture

"Celui qui a compris la réponse de Sarkozy, je lui paie son poids en Clairette de Die ou en picodon de Crest", a ironisé Hervé Mariton, généreux avec les productions de sa chère Drôme. Mais M. Sarkozy sait que le terrain est glissant : en se prononçant, il s'aliénerait une partie de son camp, lui qui veut rassembler droite et centre et juge caduc le clivage gauche-droite.

Plus nombreux sont en effet les UMP qui ne veulent pas rallumer la querelle: "L'option de l'abrogation et du retour pur et simple à la situation antérieure aboutirait à une nouvelle fracture de la société française qui n'est pas souhaitable", plaidait en mars François Fillon.

"Je crois qu'il s'agit d'un acquis qui a été intégré par la société française", a renchéri Alain Juppé la semaine dernière. "Soyons réalistes, on ne va pas 'démarier' des couples légalement unis". "Revenir en arrière, je ne le souhaite pas du tout", a dit mardi NKM, figure d'un "progressisme" UMP.

Du coup, sur ce sujet où s'expriment "des convictions très profondes", Nicolas Sarkozy ne devrait pas "prendre position pendant la campagne UMP", a annoncé à l'AFP son porte-parole Gérald Darmanin.

Selon un sondage réalisé au bout d'un an d'application de la loi Taubira, 55% des Français y voyaient "une bonne réforme". Mais 64% des sympathisants de droite se disaient contre le droit au mariage pour tous.

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