Florian Philippot quitte le parti d'extrême droite, <I>où il n'avait pas sa place</I> - Front National

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Florian Philippot quitte le parti d'extrême droite, où il n'avait pas sa place

Le départ du vice-président du FN signe la fin de l'opération de "dédiabolisation" du parti d'extrême droite tentée par cet ambitieux issu de la gauche souverainiste. Homosexuel assumé après un outing, il n'a jamais été accepté par la base miltante et était honni par la puissante aile traditionnaliste.

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Florian Philippot quitte le parti d'extrême droite, où il n'avait pas sa place
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Mis en ligne le 21/09/2017

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Le vice-président du Front national a annoncé sa démission jeudi matin sur France 2. Il avait refusé de quitter la présidence de son association "Les Patriotes" et s'est vu retirer ses responsabilités par Marine Le Pen. 

"On m'a dit que j'étais vice-président à rien... Ecoutez, je n'ai pas le goût du ridicule, je n'ai jamais eu le goût de rien faire, donc bien sûr je quitte le Front national", a annoncé celui qui a longtemps été considéré comme le bras droit de Marine Le Pen. Sur Twitter, il s'est dit "peiné" de prendre cette décision.

Son opération de "dédiabolisation" du FN a donc vécu. Florian Philippot a échoué. Le Front National va redevenir ouvertement et officiellement ce qu'il n'a jamais cessé d'être: un parti raciste, antisémite, islamophobe et homophobe.  

La tentative politique de Philippot de transformer le parti d'extrême droite fondé par Jean-Marie Le Pen en mouvement souverainiste et populiste sur le modèle de certains partis de la même obédience nord européens n'aura pas pris.

Philippot paye là deux illusions. Celle de penser que la famille Le Pen pourrait partager ce parti qui est sa propriété personnelle avec d'autres et ensuite que son profil personnel, issu de la gauche souverainiste et homosexuel ne poserait pas problème.

 "Je n'avais pas ma place, alors il fallait trouver des prétextes...", a-t-il reconnu aujourd'hui. Il aura mis du temps à le comprendre.

En réalité, Florian Philippot n'a jamais été accepté au sein du parti. Seule sa relation personnelle avec Marine Le Pen lui a valu sa position éminente. 

La base militante réactionnaire et la fraction traditionnaliste incarnée notamment par la nèce Le Pen lui vouaient une solide détestation lui reprochant notamment d'être chef de file d'un "lobby gay" qui existerait au FN. 

L'échec de Marine Le Pen à la dernière présidentielle imputée à la stratégie Philippot était donc l'occasion de lui faire un sort. 

La présidente du FN, contestée depuis sa campagne et son débat télévisé ratés, n'a pas hésité à sacrifier son ami pour tenter de sauver sa peau.

Si elle veut se maintenir à la tête du parti, elle va devoir de surcroît abandonner la ligne poltique concoctée par Philippot qui lui a été maintes fois reprochée par la tendance dure du parti qui a repris du poil de la bête depuis la présidentielle et va s'imposer manifestement lors du prochain congrès du Front.

On peut parier que la relative réserve de Marine Le Pen sur la question du mariage gay, lorsqu'elle refusait de rejoindre les défilés de la Manif pour tous par exemple, va tomber et que le FN affichera dorénavant sans complexe l'homophobie inscrite dans son ADN. 

"Un retour en arrière absolument terrifiant", a prédit Philippot en commentant sa démission.

Le fondateur du parti, Jean-Marie Le Pen doit se réjouir de ce dénouement, lui qui n'a cessé de critiquer Philippot à coups de calembours homophobes.

Parions aussi que Marion Maréchal-Le Pen ne tardera pas à revenir dans l'arène pour faire prévaloir ses valeurs traditionnalistes et se poser en succeseure de sa tante affaiblie.

La côture de l'épisode Philippot a le mérite de remettre les choses au clair. Le Front National n'est pas ce que cet ambitieux jeune homme a tenté de nous faire croire. 

Les camarades frontistes homosexuels de Philippot doivent serrer les fesses ce matin. Les Briois, Chenu et autres plus ou moins planqués voient leur paratonnerre chuter.

Quant aux électeurs gays du FN, puisse cet mésaventure leur ouvrir les yeux. 

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