<I>Fiertés</I>, mini-série intimiste sur le combat de trois générations de gays - TV / Arte

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Fiertés, mini-série intimiste sur le combat de trois générations de gays

La minisérie "Fiertés", diffusée ce soir sur Arte à 20h55, retrace le combat pour les droits des minorités sexuelles en France à travers le récit intime de trois générations et trois destins d’hommes.

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Fiertés, mini-série intimiste sur le combat de trois générations de gays
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Mis en ligne le 03/05/2018

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Philippe Faucon ("Fatima") retrace le combat pour les droits des minorités sexuelles en France à travers trois générations et trois destins d'hommes. 

De la dépénalisation tardive de l’homosexualité au début des années 80, dans la foulée de l’élection de François Mitterrand, à l’adoption de la loi Taubira en 2013, "Fiertés" retrace, au travers du destin de Victor (Benjamin Voisin puis Samuel Theis) et des siens, le combat en France des minorités sexuelles pour leur reconnaissance et leurs droits.

Une histoire contée en douceur et centrée sur le récit intimiste d’une famille et d’un couple, sans oublier pour autant la violence symbolique et concrète subie par les homosexuels.

Au sein d’un casting de choix, où chacun incarne son rôle, petit ou grand, avec une intensité retenue, le trio de tête constitué par Samuel Theis, Stanislas Nordey et Frédéric Pierrot porte ce récit émouvant.

Série chorale, "Fiertés" est une chronologie de la tolérance et une saga familiale.

"Chaque épisode a pour contexte une période de crispation dans la société française autour de questions relatives à l'homosexualité", explique le cinéaste, âgé de 59 ans.

Philippe Faucon et la chaîne franco-allemande ont été séduits par l'idée proposée par José Caltagirone et Niels Rahou, ses "deux jeunes coauteurs". Son nom a attiré dans l'aventure un joli casting avec Emmanuelle Bercot, Jérémie Elkaïm, Samuel Theis, Frédéric Pierrot, Stanislas Nordey, Sophie Quinton et Loubna Abidar ou encore Chiara Mastroianni.

Le premier épisode commence en 1981, à l'époque de l'élection de François Mitterrand à la présidence. "La gauche arrive au pouvoir et abroge aussitôt les lois qui pénalisent l'homosexualité", raconte Philippe Faucon, à Montreuil, sur les lieux du tournage.

"Quand j'étais étudiant, des parents pouvaient demander l'internement de leur enfant en découvrant son homosexualité, c'est ça qui est fou!", se souvient-il. C'est dans ce contexte que débute la série, dont l'histoire, sorte de saga familiale, s'étend sur trois générations. -

Le deuxième épisode se déroule en 1999, "au moment du vote sur le Pacs", où les adolescents du début sont devenus adultes. Les protagonistes, deux hommes en couple, interprétés par Samuel Theis et Stanislas Nordey, ont un projet d'adoption mais à cette époque, relève Philippe Faucon, "ce n'est pas autorisé et cela passe par des stratégies de dissimulation".

Le troisième épisode se situe en 2013, à l'heure du "mariage pour tous". Là, l'enfant adopté, qui a atteint ses 17 ans, "doit assumer le fait d'avoir deux pères", ajoute-t-il.

Les personnages de la série traversent "ces périodes de revendications et de luttes importantes pour les droits fondamentaux à la visibilité, à une vie de couple qui ne passe pas par la dissimulation, le droit au mariage, à l'adoption", souligne le cinéaste.

Faisant un parallèle avec le droit à l'avortement, il s'étonne qu'il y ait, encore aujourd'hui, "des gens qui n'ont rien d'autre à faire de leur vie que de s'opposer aux droits fondamentaux des autres".

Dans la série, il s'agit d'une histoire d'amour, avant tout, entre deux êtres de même sexe: dans sa façon de filmer l'histoire, le cinéaste précise "tenir compte" qu'il s'agit d'une "fiction, grand public pour la télévision". "Au cinéma je tournerais autrement", indique-t-il. "Nous avons tourné des choses belles et naturelles, de mon point de vue", confie-t-il, ne voyant pas "en quoi la série pourrait déranger".

Même si, de son point de vue, "la nudité masculine, c'est bizarrement plus perturbant que la nudité féminine". "Ayant été a priori fermé" à la série jusqu'ici, Philippe Faucon trouve finalement "l'exercice intéressant", bien que difficile: "je le fais parce que je ressens la nécessité de le faire."

Jeudi 3 mai à 20h55. À voir en ligne en replay, VOD et DVD.

(Avec AFP)

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