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Jean-Marie Le Pen défend Pétain, attaque Philippot et veut être candidat aux régionales

Jean-Marie Le Pen persiste et signe: condamné par les dirigeants frontistes pour avoir répété jeudi ses propos sur les chambres à gaz, il réplique dans un entretien à l'hebdomadaire d'extrême droite Rivarol, en maintenant sa candidature aux régionales en Paca, en défendant notamment Pétain et en s'en prenant à Florian Philippot.

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Jean-Marie Le Pen défend Pétain, attaque Philippot et veut être candidat aux régionales
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Mis en ligne le 08/04/2015

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"Je ne suis pas l'homo 'a plat ventrus'." D'un néologisme sous forme de locution latine, le patriarche frontiste, 86 ans, résume l'état d'esprit de son entretien à Rivarol, hebdomadaire qui a par le passé dénoncé un FN transformé en "cage aux folles" et été condamné en décembre pour provocation à la haine envers les juifs.

Il prend d'abord soin de qualifier de "légitime" sa candidature comme chef de file frontiste aux régionales de décembre en Paca, après le doute instillé par plusieurs cadres frontistes qui le jugeaient "affaibli" par sa réitération de ses propos sur les chambres à gaz, pour lesquels il a déjà été condamné judiciairement.

Il multiplie les déclarations choc. Des "fervents pétainistes" au FN, comme il l'a dit jeudi? "J'ai toujours oeuvré à la réconciliation des Français (...) Comme je l'ai déjà dit, je n'ai jamais considéré le maréchal Pétain comme un traître. L'on a été très sévère avec lui à la Libération." "Et je n'ai jamais considéré comme de mauvais Français ou des gens infréquentables ceux qui ont conservé de l'estime pour le Maréchal. Ils ont leur place au FN comme l'ont les défenseurs de l'Algérie française, mais aussi les gaullistes, les anciens communistes et tous les patriotes qui ont la France à coeur", poursuit-il.

Attaques contre Philippot

Celui qui a cofondé le FN en 1972 s'en prend comme à chaque fois au "torrent de l'immigration", mais qualifie cette fois "le million de Chinois en France" de "gens intelligents, actifs, discrets, mais néanmoins puissants et redoutables" et soutient qu'il faut "impérativement nous entendre avec la Russie pour sauver l'Europe boréale et le monde blanc".

Jean-Marie Le Pen multiplie aussi les attaques à visées internes. Y a-t-il un "lobby arc-en-ciel" (homosexuel, NDLR) à l'influence "nocive" au FN? "L'origine politique de certains actuels dirigeants du Front a plus d'importance que leur comportement personnel", rejette tout d'abord Jean-MarieLe Pen... Et d'ajouter aussitôt: "Je pense à l'influence nocive d'un homme que je trouve pour ma part tout à fait détestable: Jean-Pierre Chevènement (...) L'influence chevènementiste, si elle continue de s'exercer, est nuisible."

Il s'en prend ainsi très directement à Florian Philippot, considéré comme le numéro deux du parti, qui avait soutenu le "Che" pendant la présidentielle 2002, et à quelques cadres frontistes, eux aussi issus de cette matrice.

L'eurodéputé ne s'arrête pas là, critiquant les choix et la gestion de sa fille: il affirme ainsi avoir "essayé d'expliquer à Marine Le Pen et à ses conseillers" que le retour à la retraite à 60 ans, qui figure au programme du FN, est "ridicule", une "erreur"; il dénonce l'absence de débat internes; il regrette la "manière excessive" dont "la direction du mouvement craint (...) la malveillance des adversaires" à l'occasion des propos xénophobes, antisémites ou homophobes récents de candidats FN aux départementales.

Sa fille est "ni droite, ni gauche"? Il "s'honore d'avoir rétabli l'honneur d'être de droite". Plus rare, dans sa bouche, face à Manuel Valls qui a attaqué continuellement le FN au nom des "valeurs de la République", Jean-Marie Le Pen répond: "Ils commencent à me gonfler tous avec la République!", ajoutant plus loin: "Je comprends tout à fait qu'on mette en cause la démocratie, qu'on la combatte."

Jean-Yves Camus, qui dirige l'Observatoire des radicalités politiques à la Fondation Jean Jaurès, souligne que "cet entretien paraît dans un hebdomadaire radical qui (...) a pris systématiquement parti pour les adversaires de Marine Le Pen, avec des propos très durs." Pour ce politologue, certes, "rien" dans cet entretien "n'est extrêmement étonnant dans la bouche de Jean-Marie Le Pen, mais dans le contexte, ce sont quand même des propos qui sont très, très forts".

(Source + photo AFP)

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