Jugé pour le meurtre d'un homosexuel vingt ans après les faits, Karim Dahmoun se dit innocent - Assises de Paris

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Jugé pour le meurtre d'un homosexuel vingt ans après les faits, Karim Dahmoun se dit innocent

Karim Dahmoun, 44 ans, jugé pour le meurtre d'un professeur d'anglais vingt ans après les faits, a clamé son innocence lundi à l'ouverture de son procès devant la cour d'assises de Paris.

E-llico.com / Actus

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Mis en ligne le 05/05/2015

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L'accusé, en fuite, a été arrêté en 2014 dans un train lors d'un banal contrôle des douanes. Il était recherché pour le meurtre de Daniel Augeron, professeur d'anglais de 50 ans retrouvé nu, étranglé dans son appartement parisien.

Dahmoun est soupçonné d'avoir piégé la victime, homosexuelle, en se faisant passer pour une possible relation, afin de la voler. Son empreinte palmaire a été retrouvée dans l'appartement, dans une trace de sang, et son ex-compagne a affirmé l'avoir vu revenir un soir avec un tee-shirt taché de rouge et déchiré.

Karim Dahmoun a été jugé pour ces faits par la cour d'assises de Paris qui l'a condamné en 2004 par contumace à 25 ans de réclusion criminelle. "Je suis innocent de tout ce dont on m'accuse", a clamé l'accusé à l'ouverture des débats. L'homme est né à Alger dans une famille aisée dont le père, directeur commercial, a été brièvement député.

Aîné de deux frères, l'un médecin, l'autre directeur financier, Karim Dahmoun est le seul à avoir quitté l'école sans diplôme. Il affirme cependant avoir toujours "bien vécu" : "J'ai eu une enfance formidable, une bonne éducation à l'ancienne. Tout allait bien jusqu'à cette histoire. Depuis vingt ans, ma vie est un gâchis, un enfer".

Il raconte avoir quitté l'Algérie en 1994 en raison de l'insécurité qui y régnait à cause du terrorisme, avoir voyagé au Maroc, en Espagne avant d'arriver en France où vivait sa grand-mère à Paris. "J'étais logé, nourri, j'avais mon argent de poche et cumulais des petits boulots au noir", a-t-il expliqué alors que son oncle a déclaré qu'il survivait en pratiquant des vols au domicile de personnes âgées.

Un autre témoin a ajouté l'avoir vu dans une boîte fréquentée par des homosexuels qu'il draguait pour leur soutirer de l'argent. "C'était un prédateur, un truqueur" , a affirmé à la barre un enquêteur de la brigade criminelle. Pourquoi avoir quitté la France après les faits ?, demande la présidente.

Dahmoun explique avoir appris que la police souhaitait l'interroger mais affirme n'avoir pas su qu'on le soupçonnait du meurtre. "Quand on est clandestin et arabe, c'est pas évidement de se rendre à la police. Et il était hors de question pour moi de repartir en Algérie", s'est-il justifié. Le procès est prévu jusqu'à jeudi.

(Source AFP)

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