Italie
La bataille des amendements sur les unions civiles gay est lancée
Des élus catholiques de la majorité ont ouvert la bataille des amendements à la proposition de loi sur les unions civiles en Italie avec une proposition menaçant de prison les Italiens ayant recours à une mère porteuse à l'étranger.
E-llico.com / Actus
La bataille des amendements sur les unions civiles gay est lancée
Italie
Mis en ligne le 21/01/2016
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Alors que l'Italie est le dernier grand pays d'Europe occidentale à ne reconnaître aucun statut aux couples homosexuels, le Sénat doit examiner à partir du 28 janvier un texte créant une union civile pour les personnes de même sexe, un contrat ouvrant droit à la pension de réversion et à la possibilité d'adopter l'enfant du conjoint.
Mais si de nombreux élus d'opposition semblent prêts à voter le texte, une partie de la majorité gouvernementale de centre-gauche de Matteo Renzi, essentiellement des petits partis centristes et une frange catholique du parti démocrate, est vent debout contre les mesures qui lui semblent trop proches du mariage.
Mercredi soir, des sénateurs "catho-dem" ont déposé un amendement prévoyant que pour adopter l'enfant de son conjoint, il faudra prouver qu'il n'a pas été conçu grâce à l'aide d'une mère porteuse. Faute de cette garantie, le dossier sera transmis à la justice, qui pourra décider de confier l'enfant à une famille d'accueil en vue de son adoption.
De plus, l'amendement prévoit une peine allant jusqu'à deux ans de prison et un million d'euros d'amende pour tout Italien ayant recours à la gestation pour autrui, y compris dans un pays où elle est légale, et jusqu'à 12 ans de prison pour toute personne "organisant, favorisant ou promouvant" la pratique.
Cet amendement est "indécent" et "de mauvaise foi", a immédiatement réagi dans un communiqué Gabriele Piazzoni, secrétaire national d'Arcigay, la principale association de défense des homosexuels en Italie. "Une loi qui naît avec l'idée de reconnaître des droits ne peut pas se transformer en une loi pénale qui parle de prison", a-t-il insisté, rappelant que la grande majorité des couples italiens ayant recours à la gestation pour autrui sont hétérosexuels.
Les sénateurs ont jusqu'à vendredi pour déposer leurs amendements à la proposition de loi, et la presse s'attend à ce qu'il y en ait des milliers.
(Source AFP)