La condamnation de Christine Boutin annulée en cassation - L'homosexualité, une <I>abomination</I>

L'homosexualité, une abomination

La condamnation de Christine Boutin annulée en cassation

La Cour de cassation a annulé mardi la condamnation pour "provocation à la haine ou à la violence" de l'ancienne ministre Christine Boutin, qui avait affirmé que "l'homosexualité est une abomination".

E-llico.com / Actus

La condamnation de Christine Boutin annulée en cassation
L'homosexualité, une abomination

Mis en ligne le 09/01/2018

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Boutin PCD Homophobie

Dans un entretien à la revue Charles, paru en avril 2014 sous le titre "Je suis une pécheresse", Christine Boutin affirmait: "L'homosexualité est une abomination. Mais pas la personne. Le péché n'est jamais acceptable, mais le pécheur est toujours pardonné".

Mardi, la Cour de cassation a annulé sa condamnation à 5.000 euros d'amende sans ordonner de nouveau procès, jugeant que ces propos ne relèvent pas du délit de "provocation publique à la haine ou à la violence" pour lequel elle était poursuivie.

Dans sa décision, la haute juridiction a estimé que "le propos incriminé, s'il est outrageant, ne contient néanmoins pas, même sous une forme implicite, d'appel ou d'exhortation à la haine ou à la violence à l'égard des personnes homosexuelles".

"Je suis heureuse d'être blanchie par cet arrêt de la plus haute cour française", a réagi Christine Boutin auprès de l'AFP. "Je suis surtout satisfaite de constater que la Cour de cassation a confirmé que la liberté d'expression et la liberté de conscience existaient toujours dans notre pays", a-t-elle ajouté.

De son côté, Me Etienne Deshoulières, qui défend l'association Mousse, l'une des parties civiles au procès, a "regretté" cette décision tout en estimant, au vu du terme "'outrageant'" employé par la Cour de cassation, que "si les associations LGBT avaient agi sur le fondement de l'injure et non de l'incitation à la haine, Christine Boutin aurait été condamnée".

"C'est prescrit. Mais si demain quelqu'un redit cela, les associations auront entendu l'enseignement de la Cour de cassation et poursuivront pour 'injure'", a-t-il ajouté.

L'ancienne ministre du Logement avait été condamnée le 18 décembre 2015 par le tribunal correctionnel de Paris, puis en appel le 2 novembre 2016. Outre l'amende, elle avait été condamnée à verser 2.000 euros de dommages et intérêts aux associations Mousse, Le Refuge et Inter-LGBT.

"Ce que l'on entend dans vos propos, c'est que les homosexuels sont une abomination", avait résumé le procureur lors du premier procès. L'avocat de l'ex-ministre avait plaidé sa relaxe en estimant que sa cliente était jugée pour "une opinion". "Si vous suivez les réquisitions du procureur, alors il faut saisir la Bible!", avait-il lancé.

Le terme "abomination" est récurrent dans l'Ancien testament. Le Lévitique qualifie comme telles les relations sexuelles entre hommes. "Mon opinion s'inscrit dans la tradition chrétienne", avait justifié l'ancienne députée des Yvelines, tout en précisant qu'elle avait regretté ses propos par la suite.

Pasionaria de la droite conservatrice et catholique, Christine Boutin, 73 ans, a mis fin en octobre à 40 ans de carrière politique.

(Source AFP)

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