La Première ministre d'Irlande du Nord poussée à la démission  - Brexit / Thérapies de conversion

Brexit / Thérapies de conversion

La Première ministre d'Irlande du Nord poussée à la démission

Victime des tensions créées par le Brexit et de sa position sur les thérapies de conversion, la cheffe du gouvernement d'Irlande du Nord, l'unioniste Arlene Foster a annoncé mercredi sa démission, ouvrant une période d'incertitude politique dans la province britannique.

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La Première ministre d'Irlande du Nord poussée à la démission
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Mis en ligne le 29/04/2021

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Irlande du Nord Arlen Foster

Visée par une fronde au sein de son parti, le DUP, elle a annoncé qu'elle en quitterait la tête fin mai, puis son poste de chef du gouvernement local à la fin juin. "Une fois qu'il sera élu, je travaillerai avec le nouveau dirigeant sur les arrangements de la transition", a-t-elle précisé dans une déclaration télévisée. "Le futur de l'unionisme et de l'Irlande du Nord ne pourra être trouvé dans la division", a-t-elle averti.

Après avoir bloqué pendant longtemps les négociations sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, Arlene Foster n'avait pas réussi à empêcher l'instauration d'une frontière douanière entre l'Irlande du Nord et l'île de Grande-Bretagne, à l'origine de la colère des partisans de l'appartenance au Royaume-Uni et de violentes émeutes début avril. Son départ laisse un vide à la tête du gouvernement local, partagé avec les républicains en vertu de l'accord de paix qui avait mis fin en 1998 à trois décennies de violences, dans une période difficile pour l'Irlande du Nord, qui s'apprête à célébrer son centenaire.

La vice-Première ministre d'Irlande du Nord, Michelle O'Neill, du parti républicain Sinn Fein, a appelé le futur dirigeant du très conservateur DUP à "prendre acte du fait que le paysage politique sur notre île a changé", estimant que la population souhaitait des réformes reflétant "une société moderne et progressive".

Un autre dossier a alimenté la fronde: la décision d'Arlene Foster de s'abstenir lors du vote, en avril, par le Parlement local d'une motion appelant à interdire les thérapies de conversion pour homosexuels, une attitude jugée trop timide par les plus fondamentalistes de sa formation, à la vision ultra-conservatrice au chapitre des moeurs.

Jim Wells, un membre du DUP qui a perdu le leadership du parti en 2018, a déclaré que le vote, la semaine dernière, sur une motion visant à interdire laes thérapies de conversion avait causé des problèmes au sein du parti. Alors qu'une majorité significative des députés du DUP avaient voté contre la motion, Arlene Foster et deux de ses principaux ministres s'étaient abstenus.

Arlen Foster n'était pourtant pas une dédenseure des droits LGBT. Elle s'est opposée autant qu'elle a pu à l'ouverture du mariage gay en Irlande du Nord. Cette mesure en vigueur en Grande-Bretagne n'a été étendue à la région irlandaise qu'à la faveur d'un intermède de reprise en main des affaires irlandaises par le pouvoir central à Londres. 

Pour autant, le départ d'Arlene Foster ne semble pas devoir infléchir la postitionnement du gouvernement régional sur les questions LGBT. Son successeur préssenti, Edwin Poost, est un opposant aux droits des personnes LGBT. Créationniste, il s'est opposé au mariage gay et à l'ouverture du don de sang aux homosexuels lorsqu'il était ministre de la Santé.

Rédaction avec AFP


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