La Tunisie annonce qu'elle met fin aux tests anaux sur les homosexuels - Droits de l'Homme

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La Tunisie annonce qu'elle met fin aux tests anaux sur les homosexuels

La Tunisie a assuré devant l’ONU qu’il aller mettre fin aux tests anaux auxquels la police et justice soumettent régulièrement les homosexuels, mais le pays refuse de dépénaliser les relations entre hommes. 

E-llico.com / Actus

La Tunisie annonce qu'elle met fin aux tests anaux sur les homosexuels
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Mis en ligne le 22/09/2017

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Tunisie Test anal

La Tunisie a annoncé devant le Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies à Genève l’arrêt immédiat des examens anaux forcés auxquels la police et la justice soumettent régulièrement des homosexuels arrêtés au nom de la loi qui pénalise les relations entre hommes. 

Ces tests humiliants sont censés "prouver" l'homosexualité des personnes qui y sont soumises. 

"Ces examens ne pourront plus être imposés de force, ni physiquement ni moralement, et sans consentement de la personne concernée (...) sans que son refus soit retenu comme une preuve d'homosexualité", a affirmé le ministre des droits de l'Homme tunisien, Mehdi Ben Gharbia. 

Le Conseil de l’ordre national des médecins de Tunisie réclamait le consentement des accusés pour ces tests et l'association Shams se bat depuis le retour de la Tunisie à la démocratie pour qu'il y soit mis fin.

Le débat existait depuis des mois sur cette question.

L’imam de la mosquée de Mnihla en Tunisie, arrêté le 11 septembre 2017 pour homosexualité a refusé de se soumettre au test anal et la justice l’a libéré.

Habituellement, ce refus est considéré comme une preuve de culpabilité et le suspect est écroué sur la base de l’article 230 du code pénal, qui interdit la sodomie. Le jeune homme arrêté en même temps que l’imam pour les mêmes raisons et qui s’est présenté comme son petit ami a également été libéré.

A contrario, un enseignant et un arbitre de football ont été récemment reconnus coupables d’homosexualité après avoir refusé de se prêter à ce test.

Les Nations Unies classe ces examens comme des actes de torture.

S'il faut évidemment se féliciter de l'annonce selon laquelle il est mis fin à ces tests, il faut déplorer que la Tunisie ait rejeté la dépénalisation des relations homosexuelles souhaité par le Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies et les organisations progressistes et LGBT tunisiennes.

"Il faut tout d'abord préparer la société civile", s'est justifié Mehdi Ben Gharbia.

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