Le Comité d'éthique rend son verdict - PMA pour toutes

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Le Comité d'éthique rend son verdict

C'est l'aboutissement de huit mois de réflexion et de débat public: le Comité d'éthique rendra mardi son avis sur les grands thèmes attendus dans la prochaine loi de bioéthique, dont le plus attendue est l'extension de la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules.

E-llico.com / Actus

Le Comité d'éthique rend son verdict
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Mis en ligne le 23/09/2018

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Cet avis fait suite à une consultation publique appelée "Etats généraux de la bioéthique", organisée entre janvier et avril par le Comité consultatif national d'éthique (CCNE). Après une synthèse, neutre, publiée début juin, cet organisme consultatif va prendre parti dans son avis sur les neuf thèmes au programme des Etats généraux. "Le CCNE émettra un certain nombre de propositions destinées à accompagner les débats qui vont s'ouvrir" dans le cadre de la révision de la loi de bioéthique, a-t-il indiqué.

Le gouvernement a prévu de présenter avant la fin de l'année un projet de loi qui sera débattu par le Parlement début 2019. Le thème le plus sensible est l'extension de la PMA (procréation médicalement assistée) aux couples de femmes et aux femmes seules, à laquelle Emmanuel Macron est favorable.

Le CCNE a déjà pris position sur la question il y a plus d'un an. En juin 2017, il s'était prononcé en faveur de cette évolution, réclamée par les associations LGBT, qui y voient une mesure d'égalité. A l'inverse, la Conférence des évêques (CEF) a à nouveau exprimé son opposition jeudi, en mettant en avant l'importance de la "référence paternelle".

L'épiscopat craint en outre que l'argument de l'égalité conduise ensuite "à la légalisation de la gestation pour autrui" (GPA), c'est-à-dire le recours aux mères porteuses, notamment pour les couples d'hommes homosexuels.

"C'est totalement faux, le président de la République l'avait dit lors de sa promesse" sur l'extension de la PMA, a répondu la ministre de la Santé Agnès Buzyn.

Le gouvernement est soucieux d'éviter les débats enflammés qui avaient entouré le mariage pour tous en 2013. "Je souhaite que ce débat ne soit pas hystérisé", a dit Agnès Buzyn sur CNews. "La majorité des Français a une opinion partagée (...) et donc il faut qu'on apporte des explications au cours de ce débat parlementaire", a-t-elle ajouté.

Au premier rang des anti-mariage pour tous il y a cinq ans, la présidente de la Manif pour tous, Ludovine de la Rochère, a assuré ne pas être dans "une posture d'opposition mais de vigilance". "Il est encore trop tôt pour les appels à la mobilisation", explique-t-elle... tout en donnant rendez-vous à ses militants mardi soir devant les locaux parisiens du CCNE, pour y brandir "des cartons rouges ou verts" selon l'avis rendu.

Les partisans de l'ouverture de la PMA, eux, sont "plutôt confiants". "Pour nous, ce qui compte, c'est d'engager rapidement un débat parlementaire, afin d'éviter la recrudescence des violences contre les familles homoparentales", selon Joël Deumier, président de SOS homophobie.

De son côté, l'Ordre des médecins a indiqué qu'il n'était pas opposé à l'extension de la PMA.

Outre la PMA, un autre thème des Etats généraux a fait couler beaucoup d'encre: la fin de vie. Faut-il légaliser l'euthanasie et le suicide assisté? Le débat n'est pas nouveau en France. Mais le gouvernement a déjà assuré que la fin de vie ne figurerait pas dans son projet de loi de bioéthique, puisqu'elle fait l'objet d'une loi à part, dite Claeys-Léonetti, datant de 2016.

(Avec AFP)

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