Action anti-gay
Le Conseil d'Etat censure la Ligne Azur anti-homophobie à l'école
Le Conseil d'Etat a annulé mercredi, pour "non-respect de la neutralité du service public", une décision du ministère de l'Education invitant les recteurs à relayer la campagne de la Ligne Azur destinée aux jeunes qui s'interrogent sur leur orientation sexuelle.
E-llico.com / Actus
Le Conseil d'Etat censure la Ligne Azur anti-homophobie à l'école
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Mis en ligne le 15/10/2014
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Le Conseil d'Etat "confirme la légalité de l'organisation, en milieu scolaire, de campagnes de lutte contre les discriminations en raison de l'orientation sexuelle", selon un communiqué.
Toutefois, il demande que soit "respectés" "les principes de neutralité du service public et de liberté de conscience des élèves". En outre, "l'information aux élèves à qui elle est destinée, notamment en fonction de leur âge" doit être "adaptée".
"Il incombe au ministre de l'Education nationale de s'assurer, avant le lancement d'une telle campagne, que les éléments d'information qui seront diffusés sont bien conformes à ces principes", juge la plus haute juridiction administrative.
Le 4 janvier 2013, en plein débat autour du mariage homosexuel, le ministre Vincent Peillon enjoignait les recteurs de lutter contre l'homophobie et de "relayer avec la plus grande énergie la campagne de communication relative à la Ligne Azur, ligne d'écoute pour les jeunes en questionnement à l'égard de leur orientation ou de leur identité sexuelle".
Or, relève le Conseil d'Etat, le site internet de la "Ligne Azur", vers lequel la campagne d'information renvoyait, "présentait l'usage de drogues comme 'susceptible de faire tomber les inhibitions' et comme 'purement associé à des moments festifs' sans mentionner l'illégalité de cette pratique".
En outre, le site "définissait la pédophilie comme une 'attirance sexuelle pour les enfants' sans faire état du caractère pénalement répréhensible des atteintes ou agressions sur mineurs", et renvoyait à une brochure, intitulée "Tomber la culotte", qui incitait à pratiquer l'insémination artificielle selon des modalités interdites par l'article 511-12 du code pénal".
L'actuelle ministre de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem a réagi en soulignant, dans un communiqué, "l'importance qu'elle attache à la lutte contre l'homophobie et au-delà contre toutes les formes de discrimination en milieu scolaire".
Les conséquences de ces discriminations sont "très lourdes": "c'est le sentiment d'isolement, de mal-être, c'est la perte de l'estime de soi, voiremême des comportements suicidaires", rappelle-t-elle.
En juillet 2013, la Confédération nationale des associations familiales catholiques (CNAFC) avait saisi le Conseil d'Etat pour lui demander d'annuler la circulaire ministérielle. "Derrière cette victoire hautement symbolique, il y a un avertissement adressé à l'Education nationale pour qu'elle se penche avec davantage de sérieux sur la légitimité et le contenu des interventions faites à l'école par des personnes et organismes extérieurs", a déclaré à l'AFP l'avocat de la CNAFC, Henri de Beauregard.
(Avec AFP)