Le danseur Brahim Zaibat condamné pour un selfie avec Jean-Marie Le Pen - Justice

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Le danseur Brahim Zaibat condamné pour un selfie avec Jean-Marie Le Pen

La justice a ordonné mercredi au danseur Brahim Zaibat de retirer un "selfie", publié à la veille du second tour des régionales, avec Jean-Marie Le Pen faisant une sieste dans un avion et l'a condamné à lui verser un euro.

E-llico.com / Actus

Le danseur Brahim Zaibat condamné pour un selfie avec Jean-Marie Le Pen
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Mis en ligne le 11/02/2016

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Le 12 décembre, il avait publié sur les réseaux sociaux une photo le montrant avec le cofondateur du Front national endormi dans un avion, bouche légèrement ouverte, accompagnée du commentaire: "Mettez les KO demain en allant tous voter. Pour préserver notre France fraternelle !!!"

Jean-Marie Le Pen avait alors saisi la justice pour atteinte à la vie privée et au droit à l'image, demandant, outre le retrait du cliché, pris deux années auparavant, la somme de 50.000 euros.

Ce "selfie" a été réalisé par Brahim Zaibat alors qu'il se trouvait juste derrière Jean-Marie Le Pen sur un vol Paris-Nice, le surprenant en pleine sieste "la tête renversée en arrière sur l'appuie-tête de son fauteuil et la bouche entrouverte, Brahim Zaibat apparaissant quant à lui sur la partie gauche du cliché, la mine ostensiblement réjouie par la scène qu'il photographie", décrit le tribunal de grande instance de Paris, dans une ordonnance de référé (procédure d'urgence).

"S'il présente un caractère humoristique et a été utilisé par le demandeur pour faire passer un message politique", "ce cliché n'en constitue pas moins une atteinte au droit exclusif dont M. Le Pen dispose sur son image", a tranché le tribunal.

Pour la juge, il a été "réalisé et diffusé sans son autorisation et sans être justifié par le sujet d'actualité politique en cause avec lequel il ne se rattache que de manière artificielle".

Relevant toutefois que le cliché, qui surprend Jean-Marie Le Pen "dans un moment d'intimité", n'est "ni dégradant ni malveillant", contrairement à ce que soutient le fondateur du FN, le tribunal lui a alloué un euro de provision.

Il a en outre ordonné à Brahim Zaibat de supprimer la photo dans les 48 heures, sous astreinte de 1.000 euros par jour de retard, lui interdit de le publier à nouveau, sous astreinte de 1.000 euros par infraction constatée. Il devra aussi lui verser 3.000 euros pour les frais de justice.

Brahim Zaibat fait appel de cette décision, a indiqué son avocat, Me Vincent Tolédano.

"Nous demanderons donc à la cour d'appel de Paris de rappeler que les personnes publiques doivent supporter le regard critique des citoyens et qu'aucune nécessité impérieuse ne commandait en l'espèce de limiter le droit de Brahim Zaibat à combattre l'abstention et le score de l'extrême droite à la veille d'une importante échéance électorale", a-t-il déclaré.

(Source AFP)

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