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Le gouvernement dévoile son plan d'attaque contre le harcèlement en ligne

L'anonymat facilite le cyberharcèlement: en plein scandale "ligue du LOL", le gouvernement a annoncé ses projets pour responsabiliser les plateformes et mettre fin à l'impunité en accélérant les procédures pour identifier les auteurs de propos haineux.

E-llico.com / Actus

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Mis en ligne le 15/02/2019

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Le secrétaire d'Etat au Numérique Mounir Mahjoubi voudrait faire d'internet "un espace où l'expression positive et d'amour doit être supérieure à l'expression de la haine". C'est ce qu'il a déclaré jeudi , à l'issue de tables rondes à Bercy avec les associations et reponsables politiques engagés sur le sujet. Un projet de loi contre le cyberharcèlement devrait être présenté avant l'été, ajouté à une mobilisation générale au sein du G7 et au niveau européen.

"On sait très bien que les posts les plus likés et commentés sont ceux qui suscitent une émotion très forte", a souligné à ses côtés la secrétaire d'Etat à l'Egalité Marlène Schiappa, souvent visée elle-même par des attaques en ligne. "On a un travail à mener pour faire en sorte que l'engagement ne soit plus forcément du clash".

Avec le "plan d'action" présenté jeudi, les secrétaires d'Etat veulent notamment pousser les plateformes à mettre "en quarantaine" ou retirer "en quelques heures" les contenus haineux. Le gouvernement propose de superviser les outils de signalement à disposition des internautes, mais incite aussi les plateformes à développer leurs outils de modération automatique, avec la possibilité pour les utilisateurs de toujours faire appel.

Des statistiques globales sur le cyberharcèlement n'ont pas encore été réunies mais "on a le sentiment d'une très forte augmentation de la haine en ligne", a appuyé Frédéric Pottier, délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT.

Un nouveau statut à l'étude

Le gouvernement souhaite "responsabiliser" les plateformes comme Twitter ou Facebook, et envisage d'auditer régulièrement leurs règles de modération des contenus.

Mounir Mahjoubi a déclaré réfléchir "sans tabou" à la création d'un nouveau statut pour ces plateformes, qui serait situé entre celui d'hébergeur de contenus et d'éditeur, rappelant que le statut actuel d'hébergeur en ligne "limite trop fortement leur responsabilité".

"Il faut que l'ensemble de ces plateformes respectent les lois de la République", a souligné Marlène Schiappa, visant Twitter, notamment, qui n'est pas "à la hauteur des enjeux", alors que Facebook coopère.

Comme pour les attaques qui ont visé le chanteur et youtubeur Bilal Hassani, ou la "Ligue du LOL" et ses pseudos "Lapin blanc" ou "Fout la merde", les harceleurs profitent souvent de l'anonymat qu'offrent les réseaux pour mener leurs raids.

Des déclarations d'Emmanuel Macron sur la fin de l'anonymat avaient suscité l'inquiétude de nombreux militants pour un internet libre. Au Soudan, en Iran, en Arabie Saoudite, l'anonymat est une condition de survie pour ceux qui souhaitent débattre en ligne. Dans les pays démocratiques aussi des victimes de violence ou des lanceurs d'alerte profitent de cette possibilité pour pouvoir s'exprimer.

Le gouvernement ne veut pas mettre fin à l'anonymat sur internet, a assuré Mounir Mahjoubi, mais seulement le restreindre pour certains usages, comme les pétitions en ligne, chères à la démocratie participative.

"Demander aux réseaux sociaux de collecter des pièces d'identité alors que nous peinons encore à les réguler est une très mauvaise idée", avait souligné la députée LREM Paula Forteza mardi sur Twitter.

Dans des cas de harcèlement, ou d'apologie du terrorisme, la possibilité de demander l'identité des utilisateurs aux plateformes existe déjà dans la loi; il s'agirait maintenant d'imposer à ces plateformes des "délais" pour communiquer ces informations personnelles, "dans les cas les plus graves". 

Rédaction avec AFP

 

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