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Le policier aux fantasmes cannibales refuse de s'exprimer sur les faits

Un policier allemand a commencé à être jugé vendredi à Dresde pour avoir tué et dépecé, apparemment à sa demande, un volontaire rencontré sur un site internet consacré au cannibalisme, afin, selon l'accusation, de satisfaire ses pulsions sexuelles.

E-llico.com / Actus

Le policier aux fantasmes cannibales refuse de s'exprimer sur les faits
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Mis en ligne le 24/08/2014

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Detlev Günzel (photol, 56 ans et policier depuis 30 ans, est accusé d'avoir tué sa victime chez lui en novembre, avant de découper son corps en petits morceaux et de l'enterrer dans le jardin de sa maison d'Hartmannsdorf-Reichenau, un petit village près de la frontière tchèque.

"Il l'a tué et démembré pour être excité sexuellement, et pour plus tard être de nouveau excité sexuellement en regardant la vidéo qu'il a réalisée", a expliqué le procureur Andreas Feron au cours de la première audience, qui s'est achevée en milieu de journée.

Günzel risque jusqu'à 15 ans de prison s'il est reconnu coupable de meurtre et d'"atteinte à la tranquillité d'un mort".

Le policier avait rencontré un mois plus tôt Wojciech Stempniewicz, un consultant de Hanovre (nord) d'origine polonaise, sur un site internet dédié au cannibalisme qui revendique 3.000 inscrits et se targue d'être "numéro un pour la viande exotique".

Les enquêteurs n'ont néanmoins pas pu établir qu'il y avait eu des actes de cannibalisme.

Un film de 50 minutes, qualifié d'"horreur pure" par un enquêteur, sera au coeur des débats, dans ce procès qui doit au moins durer jusqu'à novembre devant le tribunal régional de Dresde. 

Dans cette vidéo réalisée par Günzel, les images, selon la presse allemande, montrent notamment un homme en caleçon en démembrant un autre, nu, suspendu à un crochet, bâillonné, les mains dans le dos.

Le procureur Feron a décrit cette vidéo avec force de détails. A un moment, Günzel, trempé de sang, commente pour lui-même: "je n'aurais jamais pensé tomber si bas".

Dans un premier temps, l'accusé avait avoué avoir emmené la victime dans sa cave et l'avoir poignardé à la gorge pour le tuer. Mais il s'est depuis rétracté, selon son avocat, Endrik Wilhem. 

Il veut démontrer que Wojciech Stempniewicz n'a jamais perdu le contact avec le sol et aurait pu "mettre fin à la strangulation à tout moment".

Selon la défense, la victime était suicidaire de longue date et a utilisé le studio sado-maso pour mettre fin à ses jours, avant que Günzel ne le découpe au couteau et à la scie électrique.

Une enfance protégée

Me Wilhem a expliqué que son client, hanté depuis par les événements, "était incapable de tuer quelqu'un" en dépit de ses fantasmes.

Un rapport d'autopsie assure que la victime est morte d'asphyxie.

En Allemagne, le meurtre est passible de la perpétuité même si les condamnés passent rarement plus de 15 années en prison.

Günzel, un homme à l'allure soignée et aux cheveux grisonnants coupés en brosse, est apparu portant un sweat-shirt à capuche blanc et un pantalon gris. 

Il a déclaré à la juge présidant le tribunal, Birgit Wiegand, qu'il refuserait de s'exprimer sur les faits, mais il a raconté sa vie sans faire de difficultés.

"J'ai grandi dans une belle maison avec mes parents, et j'ai eu une enfance protégée" dans ce qui était la RDA, l'Est communiste de l'Allemagne, a-t-il raconté. "J'étais le bébé de la famille, et tout le monde me gâtait".

Au moment du meurtre, Günzel était lié depuis dix ans par une union civile avec un homme, dont il s'est par la suite séparé. Il a deux enfants adultes d'un premier mariage, et a adopté la fille de son ex-partenaire.

"J'ai des relations étroites avec tous, et ils m'ont rendu visite en prison", a-t-il assuré. 

Famille, voisins et amis se sont dits stupéfaits par la double vie de l'accusé. Une vingtaine de personnes sont appelées à témoigner à ce procès.

Günzel avait de lui-même mené les enquêteurs aux restes de la victime dont le corps n'a pu être entièrement reconstitué : ses parties génitales manquent, selon la presse locale.

Me Whilhelm s'est inquiété de la mauvaise image que la presse a, d'après lui, donnée de son client, souvent comparé au "cannibale de Rotenbourg", Armin Meiwes, qui en 2001 avait châtré, assassiné, éviscéré et en partie consommé un Berlinois consentant de 43 ans. Celui-ci avait été condamné à la perpétuité.

(Source AFP)

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