Le synode sur la famille entre dans le vif du sujet - Vatican

Vatican

Le synode sur la famille entre dans le vif du sujet

Le synode sur la famille au Vatican est entré lundi dans le vif du sujet, pour trois semaines de débats intenses sur des questions qui déchirent l'Eglise catholique: divorcés remariés, unions libres ou homosexualité.

E-llico.com / Actus

Le synode sur la famille entre dans le vif du sujet
Vatican

Mis en ligne le 05/10/2015

Tags

Vatican Pape Synode Homosexualité Mariage gay

Sur le même sujet

Le synode sur la famille voulu par François s'ouvre dans une atmosphère  délétère
Homosexualité/Eglise
Le synode sur la famille voulu par François s'ouvre dans une atmosphère délétère
Le pape réaffirme le caractère hétérosexuel du mariage à l'ouverture du synode sur la famille
Vatican
Le pape réaffirme le caractère hétérosexuel du mariage à l'ouverture du synode sur la famille
Le Vatican juge le coming out du prêtre polonais <I>très grave</I> et <I>irresponsable</I>
Eglise catholique
Le Vatican juge le coming out du prêtre polonais très grave et irresponsable
Un prêtre polonais fait son coming out à la veille du synode sur la famille
Religion/homosexualité
Un prêtre polonais fait son coming out à la veille du synode sur la famille

Le pape argentin a appelé les "pères synodaux" à ne pas considérer leur assemblée comme un "parlement" où les participants se livreraient à des "négociations, des tractations et des compromis", mais comme le lieu où "l'Eglise chemine ensemble".

Dimanche, lors de la messe d'ouverture de ce deuxième synode en deux ans sur la famille, Jorge Bergoglio avait d'ores et déjà fixé le cadre des débats, qui se prolongeront jusqu'au 25 octobre. Il a réaffirmé le dogme catholique sur le caractère indissoluble du mariage, nécessairement célébré entre un homme et une femme, dans un discours très ferme de nature à rassurer les conservateurs. Mais il a aussi prévenu que l'Eglise se "trahirait" si elle fermait ses portes à "quiconque frappe et demande aide et soutien".

Et sans jamais nommer les personnes en situation "irrégulière" du point de vue de l'Eglise catholique (divorcés remariés, couples en union libre, homosexuels...), le pape argentin a rappelé qu'il ne saurait être question "de pointer du doigt pour juger les autres" car l'Eglise a "le devoir de chercher et de soigner les couples blessés". François a rappelé de ce point de vue le devoir de la miséricorde, condamnant "une Église aux portes closes, qui, au lieu d'être un pont, devient une barrière".

Débats houleux

Le pape a aussi appelé l'Esprit Saint à guider les débats dans cet "espace protégé" que doit être le synode. Car les débats s'annoncent houleux tant les divisions sont profondes. Au-delà de la question de l'homosexualité, soulevée avec fracas samedi par le coming out d'un prêtre polonais, bien d'autres sujets divisent aussi l'Eglise, à commencer par la question cruciale des divorcés remariés.

Samedi, le père Krysztof Olaf Charamsa, membre de la curie romaine, le gouvernement du Vatican, a révélé son homosexualité, et dans le même temps son intention de vivre ouvertement son amour pour son compagnon Eduardo.

Il est temps que "l'Eglise ouvre les yeux face aux gays croyants et comprenne que la solution qu'elle propose, à savoir l'abstinence totale et une vie sans amour, n'est pas humaine", a déclaré ce théologien polonais de 43 ans. "Le clergé est largement homosexuel et aussi, malheureusement, homophobe jusqu'à la paranoïa car paralysé par le manque d'acceptation pour sa propre orientation sexuelle", a-t-il affirmé.

Déclarations fracassantes

Ces déclarations fracassantes ont provoqué les foudres du Vatican qui l'a aussitôt démis de ses fonctions auprès de la Congrégation pour la doctrine de la foi, organisme du Vatican chargé précisément de veiller au respect du dogme catholique. "Malgré nos différences, ce synode ne doit pas être une épreuve de force dont les micros et les caméras seraient les arbitres", a rappelé lundi aux évêques le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, un des quatre co-présidents de l'assemblée.

Après un premier synode ayant révélé il y a un an de profondes dissensions, les 360 participants de ce deuxième round, nommés en septembre par le pape, représentent un savant dosage entre "conservateurs" et "libéraux", sans exclure les plus radicaux des deux camps. Face à ces centaines d'évêques et de prélats, seuls 18 couples auront la charge de faire entendre la voix des femmes et des laïcs. Pour le pape argentin, la famille traditionnelle subit une crise profonde et l'Eglise doit savoir répondre aux évolutions du temps sans pour autant s'y conformer.

A la fin du synode, il reviendra à Jorge Bergoglio de décider seul, probablement au printemps, des inflexions à apporter ou non au message de l'Eglise.

(Source + photo AFP)

Retrouvez les archives d'Illico / E-llico.com.

Plus 40.000 articles de la rédaction retraçant la vie de la communauté LGBT dans les domaines politique, sociétal, culturel et sanitaire de 2001 à 2022.

Tapez un mot-clé exprimant votre recherche dans le moteur de recherche ci-dessus.