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Le tueur en série d'homosexuels condamné à perpétuité

Bruce McArthur, jardinier-paysagiste canadien de 67 ans a été condamné vendredi à la prison à perpétuité, avec une période de sûreté de 25 ans, pour avoir mutilé et tué huit hommes ayant fréquenté la communauté homosexuelle de Toronto.

E-llico.com / Actus

Le tueur en série d'homosexuels condamné à perpétuité
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Mis en ligne le 11/02/2019

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Bruce McArthur, l'un des pires tueurs en série que le Canada ait connu, encourait un total théorique de 200 ans de prison. Il aura plus de 90 ans lorsqu'il pourra demander une libération conditionnelle, qu'il aura peu de chances d'obtenir en raison de la gravité des faits selon le juge John McMahon.

Devant une salle d'audience pleine, le juge de la cour supérieure de Toronto a longuement expliqué sa décision, soulignant que l'accusé n'avait jamais "fait preuve du moindre remords" pour ses actes.

"Bruce McArthur est un prédateur sexuel et un tueur qui attirait ses victimes par la ruse puis finissait par les tuer pour assouvir ses propres désirs tordus et écoeurants", a-t-il déclaré.

La plupart des victimes de McArthur étaient des hommes vivant en marge de la société, certains souffrant de problèmes de drogue et vivant mal leur homosexualité, qu'ils gardaient cachée de leur entourage.

L'une des huit victimes était un ancien amant de Bruce McArthur, les autres étaient deux immigrés afghans, deux réfugiés sri-lankais, un Iranien, un Turc et un sans domicile fixe canadien qui se prostituait.

"Sa capacité à décapiter, démembrer ses victimes et à le faire à plusieurs reprises, incarne le mal à l'état pur", a ajouté le juge.

Le magistrat s'est par ailleurs dit persuadé que Bruce McArthur, arrêté en janvier 2018 alors qu'un jeune homme venait d'entrer chez lui, aurait continué à tuer s'il n'avait pas été interpellé par la police. Cette dernière avait retrouvé le jeune homme attaché à un lit, sain et sauf.

L'accusé, vêtu d'un pull-over noir, a écouté l'argumentaire du juge en baissant la tête, replié sur lui-même la plupart du temps.

Plusieurs représentants de la communauté gay, interrogés par les journalistes, ont dit leur déception, trouvant la peine trop légère. D'autres ont toutefois souligné que l'accusé mourrait sans doute derrière les barreaux.

Il photographiait ses victimes

Cette peine a été prononcée à l'issue d'une semaine d'audience qui a révélé de nouveaux détails sordides sur ces meurtres. Des dizaines de photos de plusieurs victimes ont été retrouvées par les enquêteurs dans l'ordinateur de l'accusé, a révélé l'avocat de l'accusation Michael Cantlon.

Ces photos ont permis d'en savoir un peu plus sur le mode opératoire avec lequel Bruce McArthur mutilait et tuait ses victimes, avant de les démembrer et de cacher les morceaux de sept des huit cadavres dans des jardinières. Presque toutes les victimes ont été attachées et étranglées par le tueur, qui ensuite organisait une "mise en scène" avant de les photographier.

Sur certaines photos, les victimes apparaissent couchées sur un manteau en fourrure, ou recouvertes de fourrure, ou avec un cigare dans la bouche. Certains avaient les yeux maintenus ouvert par un morceau d'adhésif.

Le sexagénaire a été inculpé de huit meurtres peu après son arrestation, à l'issue d'une longue enquête de la police de Toronto sur de nombreuses disparitions inexpliquées dans la communauté homosexuelle de la ville.

Bruce McArthur, un homme trapu et barbu, avait quant à lui révélé son homosexualité à la quarantaine. Il avait quitté sa femme et leurs deux enfants à Oshawa (Ontario) avant d'emménager à Toronto, où il fréquentait la communauté gay. Des témoins l'y ayant fréquenté l'ont dépeint comme un homme "gentil" et "jovial".

Bruce McArthur avait été condamné au début des années 2000 pour avoir frappé un prostitué avec une barre en métal mais il avait échappé à la prison ferme. Une évaluation psychiatrique menée après cette agression avait relevé que McArthur nourrissait sans doute des "sentiments enfouis" envers les homosexuels, tout en concluant qu'il n'était pas dangereux.

Rédaction avec AFP

 

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