Fin de vie
Les députés autorisent la sédation profonde et continue, mais rejettent l'assistance médicalisée active à mourir
L'Assemblée nationale a adoepté l'article central de la proposition de loi UMP-PS sur la fin de vie, autorisant dans certains cas le recours à "une sédation profonde et continue" jusqu'au décès, mais rejeté des amendements qui autorisaient "une assistance médicalisée active à mourir".
E-llico.com / Actus
Les députés autorisent la sédation profonde et continue, mais rejettent l'assistance médicalisée active à mourir
Fin de vie
Mis en ligne le 13/03/2015
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La sédation pourra être décidée par l'équipe médicale lorsque la souffrance du malade, "dont le pronostic vital est engagé à court terme", ne peut être apaisée par des traitements analgésiques.
Elle pourra aussi être mise en oeuvre lorsque le patient décide, comme la législation actuelle lui en donne déjà le droit, d'arrêter tout traitement, et que cette décision "engage son pronostic vital à court terme".
Elle sera également possible "lorsque le patient ne peut pas exprimer sa volonté", et que le médecin a arrêté les traitements, comme il en a déjà actuellement le droit, car il refuse une "obstination déraisonnable" à le maintenir artificiellement en vie.
Une poignée de députés UMP, membres de la conservatrice Entente parlementaire pour la famille ont combattu cet article qui, selon Marc Le Fur (UMP), peut "provoquer une sorte de mort volontaire".
Rejet de l'"assistance médicalisée active à mourir"
L'Assemblée nationale a rejeté par 89 voix contre 70, des amendements à la proposition de loi sur la fin de vie qui autorisaient "une assistance médicalisée active à mourir".
Ces amendements, présentés par une partie des socialistes, les radicaux de gauche et les écologistes, avaient reçu un avis défavorable des deux rapporteurs de la proposition de loi, Alain Claeys (PS) et Jean Leonetti (UMP), ainsi que de la ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine.
La proposition de loi s'en tient ainsi à un "droit à la sédation profonde et continue" ainsi qu'au caractère contraignant des "directives anticipées", par lesquelles chacun peut stipuler son refus d'un acharnement thérapeutique.
La proposition de loi telle qu'elle a été rédigée et est soutenue par François Hollande, constitue "le point où on peut aller sans prendre le risque de casser, de briser une partie de la société française", a argumenté Marisol Touraine.
Les effets sur le patient en sédation profonde de l'arrêt de l'alimentation et de l'hydratation a fait l'objet de divergences. Selon le radical de gauche Roger-Gérard Schwartzenberg, qui défendait l'un des amendements, cela peut "entraîner des effets très pénibles: faim, soif, phlébites, escarres, infection".
(Avec AFP)