Les Etats-Unis assouplissent l'interdiction de don de sang des gays  - VIH/Sida

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Les Etats-Unis assouplissent l'interdiction de don de sang des gays

Les Etats-Unis veulent lever l'interdiction à vie imposée depuis 1983 aux homosexuels et bi-sexuels masculins de donner leur sang, l'autorisant pour ceux n'ayant eu aucun rapport depuis un an comme c'est déjà le cas dans d'autres pays dont le Royaume-Uni.

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Mis en ligne le 24/12/2014

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L'Agence des médicaments (FDA) "va prendre les mesures nécessaires pour recommander un changement de l'interdiction actuelle faite aux hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes de donner leur sang si leur dernier rapport remonte à un an", a indiqué mardi sa directrice, la Dr Margaret Hamburg, dans un communiqué.

A cette fin, la Food and Drug Administration va publier début 2015 un projet de recommandation pour ce changement de politique, qui sera ensuite soumis aux commentaires des parties prenantes avant sa finalisation. Peter Marks, un responsable de la FDA a dit lors d'une conférence de presse téléphonique ne pas pouvoir indiquer à ce stade si cette nouvelle réglementation pourrait entrer en vigueur l'an prochain.

La FDA précise avoir "soigneusement examiné ces dernières années, en collaboration avec d'autres agences fédérales, les données scientifiques disponibles dont les résultats de plusieurs études récentes ainsi que les recommandations de comités consultatifs d'experts indépendants du ministère de la Santé et de la FDA".

Cette initiative intervient après la multiplication des appels émanant des milieux médicaux, de groupes gays et même d'élus du Congrès américain contre cette interdiction jugée discriminatoire et sans fondement scientifique. Des organisations gays ont estimé que la décision de la FDA, bien qu'allant dans le bon sens, restait discriminatoire pour les homosexuels.

"Certains pourraient penser qu'il s'agit d'un progrès mais en réalité exiger l'abstinence pendant un an revient de facto à une interdiction à vie" de donner son sang, estime Gay Men's Health Crisis (GMHC), une association new-yorkaise d'aide aux homosexuels dans un communiqué publié sur son site internet. GMHC demande à la FDA d'appliquer un système "basé sur le risque présenté par le donneur de sang, quels que soient son orientation sexuelle ou son sexe, et de cesser de perpétuer la stigmatisation et la discrimination des gays alimentée par l'épidémie du sida".

Un avis partagé par le Dr Raymond Martins, responsable médical de Whitman-Walker Health, un centre de soins et d'aide aux gays et lesbiennes de Washington. L'assouplissement de cette interdiction "va encore empêcher un grand nombre d'homosexuels de donner leur sang", dit-il dans un communiqué ajoutant qu'"une année d'attente n'est pas scientifiquement justifiée".

"C'est une grande victoire pour les droits civiques des gays", a réagi Glenn Cohen, un professeur de droit à l'Université de Harvard, spécialisé en bioéthique. "Nous abandonnons l'ancienne croyance selon laquelle tous les homosexuels sont une source potentielle d'infection".

Dans un éditorial publié précédemment par le Journal of the American Medical Association (JAMA), il avait estimé que les Etats-Unis étaient en retard sur cette question par rapport à beaucoup d'autres pays, qui ont déjà abandonné l'interdiction faite aux homosexuels de donner leur sang. Il citait notamment l'Australie, le Japon et le Royaume-Uni qui ont adopté une disposition imposant une période de douze mois sans relations sexuelles. L'Afrique du Sud impose une période d'abstinence similaire à tous les donneurs de sang potentiels, quelle que soit leur orientation sexuelle.

La période durant laquelle les analyses ne peuvent pas détecter la présence du VIH est plutôt courte, mais les scientifiques s'accordent à estimer qu'une durée d'un an est amplement suffisante pour s'assurer qu'une personne n'est pas infectée. Les avancées scientifiques permettent de réaliser rapidement des analyses de sang pour détecter la présence du virus du sida ainsi que d'autres agents pathogènes.

Les opposants à tout assouplissement de cette interdiction font valoir qu'on ne peut pas, à ce stade, garantir l'absence totale de risque de contamination. "A moins de prouver scientifiquement qu'un assouplissement en matière de dons de sang n'entraînera aucun risque, il ne faut pas modifier la politique actuelle, car même un léger accroissement du risque est inacceptable", avait dit Peter Sprigg, de l'organisation conservatrice Family Research Council, lors du dernier comité d'experts de la FDA.

Selon une étude publiée en 2010 par l'université de Californie à Los Angeles, une levée complète de cette interdiction n'accroîtrait la quantité totale de sang collecté aux Etats-Unis que de 2 à 4%.

(Source AFP)

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