Les lois répressives sur l'homosexualité en Russie entravent la lutte contre le VIH, affirme l'Organisation mondiale de la Santé dans une mise en garde officielle. 

Le pays est le foyer de l'épidémie de VIH à plus forte croissance dans le monde. Il y a dix ans, 170.000 personnes dans la Fédération de Russie vivaient avec le VIH. Le nombre estimé aujourd'hui est de 1,2 million et la Russie représente plus de 55% de toutes les nouvelles infections à VIH notifiées en Europe. 

Martin Donoghue, le responsable du programme VIH à l'Organisation mondiale de la Santé, estime que les pays avec des lois répressives sur la drogue et l'homosexualité ont des taux élevés de VIH. 

"Les lois, politiques et pratiques devraient être examinés et révisés si nécessaire, a-t-il déclaré et les pays devraient travailler à la décriminalisation des comportements tels que la consommation de drogues par injection, le travail du sexe, les relations de même sexe et la non conforme du genre." 

En 2013, le président russe Vladimir Poutine a adopté une loi fédérale interdisant la "propagande" gay. 

Les militants des droits de l'Homme estime que cette loi a entraîné une augmentation de la violence homophobe et transphobe, et la suppression de l'information sur la santé sexuelle et le VIH pour la communauté LGBT. 

Pour Caitlin Mahon, responsable des campagnes contre le VIH de l'organisation Avert, la déclaration des cas de VIH chez les hommes gays et bisexuels en Russie semble minorée, avec seulement 1.718 cas d'infections pour l'ensemble du pays. Une situation qu'elle met sur le compte de la stigmatisation et la discrimination qui conduit à une sous-déclaration. 

"Il est très probable que les chiffres annoncés ne reflètent pas la réalité de la situation, ce qui signifie que la diffusion du VIH au sein de la communauté homosexuelle russe est largement inconnue", affirme-t-elle.