Les prostitué(e)s ont manifesté à Paris contre la pénalisation de la prostitution - Loi prostitution

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Les prostitué(e)s ont manifesté à Paris contre la pénalisation de la prostitution

Aux cris de "Non, non, non, à la pénalisation!", quelques centaines de prostituées - 500 selon les organisateurs - ont manifesté samedi à Paris pour s'opposer au délit de racolage et à la pénalisation des clients, sujets qui sont en discussion ce lundi au Sénat.

E-llico.com / Actus

Les prostitué(e)s ont manifesté à Paris contre la pénalisation de la prostitution
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Mis en ligne le 30/03/2015

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Les manifestants, en grande majorité des prostituées chinoises et des personnes transgenres originaires d'Amérique du Sud, ont défilé de la place Pigalle à Belleville, deux hauts lieux de la prostitution parisienne, à l'appel de plusieurs associations (Médecins, du Monde, Syndicat du travail sexuel, Act-up, Aides, etc.

Le texte prévoyait initialement de punir l'achat d'acte sexuel d'une contravention de 1.500 euros et d'abroger le délit de racolage, très décrié. Modifié en commission, il prévoit désormais de maintenir le délit de racolage, qui existe depuis 2003.

"Tout ça pour rien. Ça montre qu'il n'y a pas de volonté de venir réellement en aide aux travailleuses du sexe", a souligné Morgane Merteuil, porte-parole du Syndicat du travail sexuel. "Ce débat a quand même déjà précarisé les prostituées, puisque les clients sont moins nombreux".

"Nous sommes contre la pénalisation des clients et contre le délit de racolage", a résumé Aying, présidente d'une association de prostituées chinoises. Concernant le délit de racolage, "il y a une énorme disparité entre l'objectif recherché - lutter contre les réseaux - et la manière dont c'est appliqué sur le terrain par la police", a-t-elle expliqué. "Le seul fait d'être dans la rue est interprété comme du racolage".

"La prostitution est légale en France", a insisté Franceline Lepany, de l'association des Amis du bus des femmes. "Cette proposition de loi veut encore davantage stigmatiser les prostituées".

Il faut s'attaquer aux mafias, pas à ces femmes. On a  fait un bond en arrière. Tout ça pour donner à notre société un vernis de bonnes moeurs", s'est insurgée la sénatrice EELV Esther Benbassa, venue les soutenir.  

Beaucoup de prostituées transgenres ont dénoncé les conséquences d'un texte qui va encore plus les marginaliser. "La prostitution nous fait vivre", a insisté Giovanna Rincon, de l'association Acceptess-T. 

"Pourquoi porter atteinte à la liberté de disposer de nos corps dans un pays démocratique ?", a demandé Ornella, prostituée de la célèbre rue Saint-Denis. "Ne mélangeons pas les traditionnelles qui ont fait un choix volontaire et sont déclarées", avec celles victimes de réseaux mafieux, a-t-elle plaidé.  

(Source + photo AFP)

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