L'esprit anticonformiste de Jean Paul Gaultier souffle sur le Grand Palais  - Exposition

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L'esprit anticonformiste de Jean Paul Gaultier souffle sur le Grand Palais

Après neuf étapes dont Montréal, New York, Londres, Paris découvre enfin la grande exposition consacrée au plus populaire des couturiers français, le virtuose Jean Paul Gaultier, dont l'univers anticonformiste a déjà attiré près d'1,4 million de visiteurs dans le monde.

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L'esprit anticonformiste de Jean Paul Gaultier souffle sur le Grand Palais
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Mis en ligne le 30/03/2015

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Exposition Jean Paul Gaultier Grand Palais

La marinière, le corset de Madonna, les jupes pour hommes, le punk, les costumes de scène sont parmi les 175 pièces qui investissent à partir de mercredi le Grand Palais. Une étape parisienne qui revêt un caractère plus intime pour le créateur de 62 ans, né dans la banlieue sud de la capitale.

"Paris, c'est un peu une apothéose", a commenté lundi Jean Paul Gaultier qui, par coïncidence, a présenté son premier défilé le 20 octobre 1976 au Palais de la Découverte, à côté du Grand Palais.

Le couturier, qui a collaboré à cette exposition lancée en 2011 par le Musée des Beaux-Arts de Montréal, explique qu'il était au départ réticent à l'idée de "rentrer dans un musée": "Je me disais, c'est pour les gens qui sont morts!" Avant de se laisser convaincre par le projet des organisateurs: "Je voulais que cette exposition montre la vie, comme je l'aime", ajoute le créateur, qui a arrêté le prêt-à-porter en septembre.

Pour Nathalie Bondil, directrice du Musée des Beaux-Arts de Montréal, il ne s'agit "pas simplement d'une exposition de haute couture ou de mode", mais de soutenir un " message très fort: l'univers de Jean Paul Gaultier est un univers de tolérance, contre tous les stéréotypes, et multiculturel".

"La première personne qui a porté les seins pointus, ce n'était pas Madonna, c'était mon ours Nana!", s'amuse Jean Paul Gaultier. Sous sa vitrine, le jouet élimé, portant deux cônes de papier journal en guise de poitrine, accueille le visiteur dans la première salle. C'est sur lui que le couturier en herbe faisait ses premiers essais.

A côté sont exposées des photos de famille, notamment celle du petit Jean Paul joue contre joue avec sa grand-mère maternelle Marie, qui tenait un salon de beauté où il aimait se réfugier, mais aussi un cliché de son ancien compagnon Francis Menuge, mort du sida en 1990.

Décisif dans la vocation du futur couturier, le film "Falbalas" de Jacques Becker (1945), avec Micheline Presle, est diffusé sur un vieux poste de télévision. Mannequins animés Une trentaine de mannequins de l'exposition sont animés, notamment celui de Jean Paul Gaultier en marinière: leurs yeux et leurs lèvres bougent et parlent, grâce à système de projection vidéo, conçu par Denis Marleau et Stéphanie Jasmin de la compagnie canadienne UBU.

"Je trouvais qu'on montrait toujours une image 'sois belle et tais toi'. Je voulais montrer que la femme était forte et avait des idées", explique Jean Paul Gaultier. "J'avais essayé une fois de faire un défilé où les mannequins avaient un micro mais ça n'avait pas tellement marché".

Dans une autre pièce, un podium de défilé a été reconstitué. Les modèles sont annoncés par la voix de Catherine Deneuve. Brouillage des genres Jupon en tulle sur perfecto en cuir: dès sa première collection, Jean Paul Gaultier mixe les styles, une de ses marques de fabrique, comme le mélange masculin/féminin.

La fameuse jupe pour homme fait son apparition dans la collection de prêt-à-porter du printemps-été 1985, "Et Gaultier recréa l'homme". Longue, elle accompagne un costume à rayures tennis. L'homme peut aussi porter corset en plumes et traîne en tulle, comme dans la collection automne-hiver 96-97. Punk, armée, exotisme... inspirées par de multiples univers, les créations de haute couture démontrent aussi la virtuosité de l'"enfant terrible" de la mode.

Entre les mains de Gaultier, le corset se décline à l'infini pour exprimer non plus la soumission mais une sexualité revendiquée, incarnée par Madonna. Les muses Les mannequins Farida Khelfa et Tanel Bedrossiantz, l'effeuilleuse Dita von Teese, l'accordéoniste Yvette Horner, les chanteuses Mylène Farmer et Catherine Ringer... Les "muses" du couturier sont nombreuses. "J'ai toujours été attiré par les personnes différentes physiquement", affirme Jean Paul Gaultier, qui invite régulièrement sur le podium des mannequins atypiques, comme le chanteur travesti Conchita Wurst, la chanteuse Beth Ditto, l'actrice espagnole Rossy de Palma.

"Jean Paul Gaultier", du 1er avril au 3 août 2015 au Grand Palais.

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