Assisté d'un traducteur, Lin Feng est revenu devant les jurés sur la relation qu'il avait entretenue  de la fin 2010 jusqu'à mi-2012 avec Lin Jun, l'étudiant chinois dont la police de Montréal avait retrouvé le torse dans une poubelle et la tête dans un jardin public.

Tous deux s'étaient rencontrés dans la métropole québécoise où Lin Feng, 35 ans, était venu étudier le français à l'Université de Montréal.

La famille du défunt ignorait son homosexualité et, a dit le témoin, les deux ont finalement dû rompre face à "l'intense pression" exercée par les parents de Lin Jun afin que celui-ci trouve une épouse et fonde une famille.

Après leur séparation, les deux hommes sont restés en contact étroit: tandis que Lin Feng était retourné en Chine, ils s'échangeaient quotidiennement plusieurs messages SMS, parfois jusqu'à 50 fois par jour.

Mais à partir du 24 mai, Lin Jun a cessé de répondre, a dit Lin Feng, qui décide alors de contacter des proches de son ex-compagnon à Montréal. Lin Jun est introuvable et il s'envole alors pour le Québec, inquiet par tous ses messages restés sans réponse.

A son arrivée à Montréal, le 30 mai, un proche l'informe de l'existence d'une vidéo macabre mise en ligne sur internet cinq jours plus tôt: "Le corps est celui de Lin Jun", lui annonce son ami. Il en visionne les premières minutes (et ne voit donc pas "l'outrage au cadavre" enregistré) et est convaincu du contraire: "J'étais sûr que ce n'est pas lui et j'ai appelé la police", a dit le témoin à la cour, expliquant que son ex-petit ami n'était pas du genre à se laisser ligoter sur un lit comme on voit au début de la vidéo.

Luka Rocco Magnotta est arrêté quelques jours plus tard en cavale en Allemagne. Il a reconnu lors de l'enquête avoir tué et démembré Lin Jun, mais plaide non-coupable, sa défense espérant convaincre les jurés de sa démence.

(Source AFP)