Paris
Quatre mois de prison ferme pour l'agresseur du couple gay près de Montparnasse
Un homme de 25 ans a été condamné jeudi à 12 mois de prison dont huit avec sursis pour avoir agressé deux homosexuels qui s'embrassaient dans la rue à Paris le 18 mars dernier.
E-llico.com / Actus
Quatre mois de prison ferme pour l'agresseur du couple gay près de Montparnasse
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Mis en ligne le 24/04/2014
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L'homme, un colosse d'1m93, s'est tenu la tête dans les mains en apprenant sa condamnation. Il a ensuite été menotté par les gendarmes qui l'ont placé sous mandat de dépôt alors que sa mère fondait en larmes.
"Je me soumets à la décision mais si on compare avec ce que nous avons vécu, ce n'est pas cher payé", a réagi l'une des deux victimes, Jean-Paul. "Pour lui c'est quatre mois de prison mais pour nous ça va être très très long", a-t-il ajouté en demandant à ne pas donner son nom.
Alexandre, un rugbyman de 25 ans, barman dans la région parisienne a été jugé coupable par le tribunal correctionnel de Paris d'avoir frappé à plusieurs reprises Jean-Paul et Jean-Paul, deux homosexuels qui attendaient le bus à 1H00 du matin, près de Montparnasse, le 18 mars.
D'après leur récit, l'homme, connu de la police et de la justice pour des violences et des affaires de stupéfiants, les a roués de coups en les traitant de "sales pédés" alors qu'ils s'embrassaient. Les deux hommes ont fait l'objet d'incapacité de travail de six et dix jours.
L'un d'eux a eu des dents cassées et a toujours la vision troublée. L'autre a fait valoir le traumatisme qu'il a vécu, racontant notamment comment les cinq hommes qui s'étaient interposés dans un premier temps étaient ensuite partis en comprenant que les victimes étaient des "pédés".
Le procureur a évoqué "un acharnement extrême, un déchaînement de violence" de la part d'Alexandre avant de demander au tribunal de le condamner à 12 mois de prison dont six avec sursis.
La magistrate a également fustigé la lâcheté d'un chauffeur de la RATP qui a fermé les portes de son bus et a quitté les lieux pendant l'agression.
"J'ai tenu des propos déplacés mais ce n'est pas une agression homophobe. C'est une réaction d'alcoolo débile", s'est défendu le jeune homme à la barre. "Je voudrais présenter mes excuses, je ne suis pas comme ça", a-t-il dit aux deux victimes, alors que l'une d'elle lui tournait sciemment le dos.
Pour Me Caroline Mécary, l'avocate de l'association SOS Homophobie, partie civile, "il n'y a pas pire agression qu'une agression qui est liée non pas à ce qu'on a fait mais à ce qu'on est".
SOS homophobie s'est félicité que la circonstance aggravante liée à l’orientation sexuelle des victimes ait été retenue.
L'association a salué "le courage et la détermination de Jean-Paul F. et de Jean-Paul B. qui n’ont pas hésité à rendre publique leur agression et à la porter devant la justice".
L’agresseur a également été condamné à lui verser 1 euro de dommages et intérêts et à rembourser ses frais d’avocat.
(Avec AFP)