Six mois avec sursis requis pour des menaces de mort contre une collaboratrice de Charlie Hebdo - Haine en ligne

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Six mois avec sursis requis pour des menaces de mort contre une collaboratrice de Charlie Hebdo

Six mois d'emprisonnement avec sursis ont été requis mercredi à Paris contre un jeune homme qui avait, en décembre dernier, menacé de mort l'ex-responsable des ressources humaines de Charlie Hebdo, visé par un attentat meurtrier en janvier 2015.

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Mis en ligne le 08/07/2021

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"Une peine d'emprisonnement est nécessaire vu la gravité des faits", a dit la procureure devant le tribunal correctionnel, en souhaitant également "une obligation de soins" et "par exemple un stage au Mémorial de la Shoah".

Dans la nuit du 20 au 21 décembre, Yanni O., 20 ans, avait envoyé, via le réseau Twitter, un message privé ordurier à Marika Bret en la menaçant notamment de la "découper comme un porc", de la "violer à la chaîne" et de la "faire bouffer vivante par des chiens affamés depuis des jours".

C'étaient "des mots d'une cruauté et d'une barbarie" inouïes, se souvient Marika Bret, chargée de la transmission de la mémoire de Charb et qui vit sous protection policière depuis les attentats de 2015. "Je n'accepterai jamais, jamais, aucune menace de mort", dit-elle à la barre de la 17e chambre.

Le jeune homme fluet et à l'aspect juvénile avec ses longs cheveux bruns frisés, accompagné par sa mère, a expliqué d'une voix hachée qu'il avait envoyé ce message "par hasard" à Mme Bret, ignorant tout de l'histoire de Charlie Hebdo.

Il a raconté avoir recopié un message "vu sur un forum" et qu'il entendait viser des personnes proches, selon lui, de la communauté LGBT. "Ma motivation c'était de faire du buzz", a-t-il dit. - "Est-ce que vous traitez les femmes de 'sales putes' dans la rue ?", demande au prévenu l'avocate de Mme Bret, Me Lorraine Gay. - "Non", répond d'un air penaud le jeune homme. - "Alors pourquoi le dire sur Twitter ?", le reprend l'avocate. "Ce que vous ne faites pas dans la rue, ne le faites pas sur les réseaux sociaux".

L'enquête a démontré que le prévenu était l'auteur d'autres messages haineux notamment envers la communauté juive et la Licra (partie civile au procès). Ainsi dans un message posté en novembre, il écrivait: "Les amis j'ai une idée pour détruire la (Licra). Quand on vera (sic) un juif dans la rue on le met en sang idem pour les gays". "Je pensais qu'on pouvait tout dire sur les réseaux sociaux. On m'a jamais appris que ça ne se faisait pas. J'ai arrêté tout ça. Je pensais pas faire du mal", a-t-il affirmé.

Son avocate, Ingrid Cahouet, a fait remarquer que son client avait "l'esprit perturbé" et que le confinement l'avait "davantage fragilisé". "Mais il n'est pas dangereux", a-t-elle insisté. "C'est un jeune homme en souffrance". "Il est immature et incapable de toute réflexion personnelle", a-t-elle plaidé en rappelant que son client avait arrêté sa scolarité en classe de quatrième. La décision sera rendue le 22 septembre.

Rédaction avec AFP


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