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Transgenres: des réalités variables, en constante évolution

Il existe très peu de statistiques fiables sur les personnes transgenres, faute de collecte de données mais aussi à cause du secret pesant encore sur beaucoup et des situations très différentes rencontrées dans le monde. Une méconnaissance parfois accentuée par un vocabulaire complexe, en évolution constante.

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Transgenres: des réalités variables, en constante évolution
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Mis en ligne le 30/05/2016

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Transgenres

Personnes transgenres 

Ce terme désigne les personnes dont l'identité, exprimée et/ou ressentie, ne correspond pas à celle associée au sexe qu'elles avaient à la naissance.

Il englobe les personnes qui ont subi une opération mais aussi celles ayant seulement suivi un traitement hormonal, un suivi psychologique... ou rien de tout ça.

Selon une étude faisant autorité aux Etats-Unis et datant de 2011, 0,3% de la population américaine se définit comme étant transgenre.

- une personne née de sexe féminin et qui vit désormais comme un homme est un "homme transgenre".

- une personne née de sexe masculin et qui vit désormais comme une femme est "une femme transgenre".

A noter que certains trouvent péjoratif d'employer le mot en tant que nom ("les transgenres"), l'expression consacrée étant "les personnes transgenres".

Identité de genre ou identité sexuelle? 

Venue de l'anglais, l'expression "identité de genre" est de plus en plus employée en français, au détriment de l'"identité sexuelle", pour mieux distinguer la notion d'identité des organes biologiques.

"Plusieurs associations, ainsi qu'un avis de la CNCDH (Commission Nationale Consultative des Droits de l'Homme), mettent en garde contre l'utilisation du terme 'identité sexuelle' qui entretient l'idée que se sentir homme ou femme est liée à une prédisposition biologique, imposée par les attributs sexuels de naissance", explique ainsi l'association française des journalistes LGBT.

Changer de sexe' ou 'réassignation'? 

Les associations de défense des droits des personnes transgenres mettent en garde contre l'emploi de l'expression "changement de sexe" pour évoquer la procédure chirurgicale, expliquant que ces individus mettent en fait "leur corps en adéquation avec ce qu'elles sont", selon l'association des journalistes LGBT. S'inspirant de l'anglais, l'expression "réassignation sexuelle" lui est donc préférée.

Pour justifier ce choix lexical, ses défenseurs s'appuient sur un nombre croissant d'études démontrant que l'anatomie et l'identité proviennent de processus biologiques distincts, influencés par les gènes et les hormones. Si anatomie et identité concordent le plus souvent, des facteurs biologiques peuvent donc mener à un déphasage, avancent-ils.

 Orientation sexuelle 

Attention, l'identité de genre, ou sexuelle, n'a rien à voir avec l'orientation sexuelle: un homme ou une femme transgenre peut être hétérosexuel, homosexuel ou bisexuel.

Transition

Mot désignant la période au cours de laquelle une personne transgenre passe vers sa "nouvelle" identité. Processus complexe, il peut inclure une intervention chirurgicale, des traitements hormonaux, un suivi psychologique mais ce ne sont pas des étapes "obligées". Il passe aussi par une évolution dans le cercle intime, avec l'annonce à ses proches, l'emploi d'un nouveau nom...

De la répression aux lois anti-discrimination

La situation varie grandement pour les personnes transgenres dans le monde.

Aux Etats-Unis, où les lois anti-discrimination sont parmi les plus avancées, leur interprétation au niveau du système de santé change selon les Etats. Certains ont ces dernières années ordonné aux systèmes privés et publics d'assurance santé de ne plus exclure les soins des personnes transgenres de leur couverture. Il s'agit notamment de la capitale Washington, de New York, la Californie... En tout une dizaine d'Etats, selon le Centre américain pour l'égalité transgenre (NCTE).

En Europe, le Parlement européen a adopté dès 1989 une résolution interdisant la discrimination à l'égard des personnes transsexuelles. Mais parmi les 28 Etats membres, les législations varient aussi grandement. Seuls 13 Etats interdisent explicitement la violence contre les personnes transgenres, selon "Transgender Europe", une association européenne.

Si Human Rights Watch souligne les grandes avancées accomplies ces dernières années pour les personnes LGBT dans le monde, l'ONG dénombre également 80 pays qui "punissent les relations homosexuelles consenties et ceux qui débattent des droits des personnes LGBT avec des peines de prison, des coups de fouet et même la peine de mort".

(Source AFP)

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