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Trois mois avec sursis requis contre Marcel Campion, jugé pour propos homophobes

Trois mois de prison avec sursis ont été requis jeudi devant le tribunal correctionnel de Bobigny envers le "roi des forains" Marcel Campion, accusé d'avoir proféré des propos homophobes en 2018 à l'encontre de Bruno Julliard, alors premier adjoint à la maire de Paris.

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Trois mois avec sursis requis contre Marcel Campion, jugé pour propos homophobes
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Mis en ligne le 16/10/2020

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Marcel Campion Homophobie Bruno Julliard Mairie de Paris

Assis sur une chaise, Marcel Campion, 80 ans, a tenté de démontrer que ses propos n'avaient "rien de méchant". "On n'a pas vécu la même époque", résume-t-il à la barre. Le "roi des forains" est poursuivi pour injure et diffamation à caractère homophobe par Bruno Julliard, homosexuel déclaré, et par le parquet. Trois associations de lutte contre l'homophobie sont également parties civiles.

En cause: des déclarations enregistrées par un journaliste indépendant pendant une réunion de lancement de son parti "Paris libéré", à Saint-Ouen le 27 janvier 2018, diffusées en ligne puis exhumées par le Journal du dimanche en septembre 2018, mois de la démission de Bruno Julliard de son poste auprès d'Anne Hidalgo.

"Comme il était un peu de la jaquette, il a rencontré (l'ancien maire de Paris, Bertrand) Delanoë, ils ont fait leur folie ensemble et paf, il est premier adjoint", avait lâché Marcel Campion. "Moi, j'ai rien contre les homos, d'habitude, je dis 'les pédés'. (...) J'ai rien contre eux, sauf qu'ils sont un peu pervers", ajoutait-il.

Aux yeux de Marcel Campion, il s'agissait uniquement de dénoncer une "histoire interne" avec la ville de Paris après la décision-couperet, fin 2017, de ne pas reconduire le marché de Noël des Champs-Élysées, qui existait depuis 2008. L'homosexualité, "il y en a pas un seul qui l'aura défendue autant que moi", assure-t-il, flairant "un coup monté".

"Nous soutenons que (la vidéo du JDD) est le fruit d'un montage avec une intention de nuire", a plaidé Jérémie Assous, son avocat, estimant que la séquence, tenue lors d'une "réunion privée", avait été tronquée. Il a demandé la relaxe pour "rétablir la vérité".

Mais pour le ministère public, emboitant le pas aux parties civiles, "Marcel Campion ne semble pas avoir pris la mesure de ses propos qui, entendus et relayés auprès de certains esprits peuvent conduire à la montée des violences envers tous ceux qui sont différents", a souligné le procureur Loïc Pageot.

Il a également requis une amende de 5.000 euros envers le "roi des forains". "On ne peut pas laisser assimiler l'homosexualité à la perversité", a pointé Bruno Julliard, considérant que les mots du propriétaire de la Grande roue et promoteur de la Foire du Trône restaient "intolérables". La décision sera rendue le 18 décembre.

Rédaction avec AFP

 

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