Un nouveau clivage s'annonce - Ouverture de la PMA en 2018

Ouverture de la PMA en 2018

Un nouveau clivage s'annonce

L'ouverture de la PMA à toutes les femmes se précise: elle sera présentée au Parlement en 2018, a annoncé mardi la secrétaire d'Etat Marlène Schiappa, ravivant le clivage entre associations LGBT et mouvements conservateurs, quatre ans après l'affrontement autour du mariage homosexuel.

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Ouverture de la PMA en 2018

Mis en ligne le 12/09/2017

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Interrogée sur RMC/BFMTV, la secrétaire d'Etat à l'Egalité entre les femmes et les hommes a affirmé que "cet engagement de campagne" d'Emmanuel Macron serait "tenu". "En termes de calendrier, nous serons sur l'année qui arrive, 2018, probablement avec les révisions de la loi bioéthique", a-t-elle précisé.

Sans vouloir "préjuger du débat parlementaire" qui suivra, Marlène Schiappa a confirmé que le gouvernement proposerait à ce moment-là "d'ouvrir la PMA à toutes les femmes".

La procréation médicalement assistée est actuellement réservée au traitement de l'infertilité chez les couples hétérosexuels.

"Cette annonce nous satisfait pour l'instant", a réagi Fatima Benomar, la cofondatrice du mouvement féministe et LGBT Les Effrontées, interrogée l'AFP, tout en se disant "sur ses gardes".

"Tant qu'on n'aura pas la PMA pour toutes sous nos yeux, on n'y croira pas", a-t-elle ajouté, en référence à l'engagement non tenu de François Hollande, dont l'ouverture de ces techniques reproductives aux femmes célibataires et aux couples lesbiens était également une promesse de campagne.

Mais l'ex-président avait fait machine arrière après les débats virulents ayant entouré le vote de la loi sur le mariage pour tous en 2013, qui ont profondément divisé la société.

Marlène Schiappa avait déjà évoqué fin juin la possibilité que l'ouverture de la PMA passe par la révision de la loi de bioéthique en 2018, juste après l'avis favorable du Comité consultatif national d'éthique (CCNE), attendu depuis plus de quatre ans, sur l'élargissement de la PMA. "La France est prête", avait alors estimé la ministre de la Santé Agnès Buzyn, qui avait également désigné les lois de bioéthique comme le véhicule probable de cette réforme.

Porte-parole de l'Inter-LGBT, Clémence Zamora-Cruz est interpellée par le "timing" de l'annonce de Marlène Schiappa. "Pourquoi mettre en avant cette question importante aujourd'hui, alors que des milliers de gens manifestent" contre la réforme du code du travail, s'est-elle interrogée, "Est-ce que ce n'est pas de la manipulation ?"

"On n'est pas d'accord avec le calendrier proposé", a de son côté soupiré Joël Deumier, le président de l'association SOS homophobie. "La PMA, il faut la faire aujourd'hui, pas en 2019", quand la loi de bioéthique sera vraisemblablement promulguée, car "c'est une question d'urgence sanitaire et d'égalité des droits", a-t-il affirmé.

Marlène Schiappa a évoqué mardi une mesure de "justice sociale", qui permet de mettre fin à une "forme de discrimination à l'égard des femmes lesbiennes et célibataires" et à "l'inégalité" entre celles qui ont les moyens financiers de recourir à des PMA à l'étranger et celles qui ne les ont pas.

Un argument qui fait bondir Ludovine de la Rochère, la présidente de la Manif pour tous, très opposée à cette mesure, qui crée selon elle "des orphelins de père". Et cette figure du mouvement conservateur, qui a parfois rassemblé plusieurs centaines de milliers de personnes durant les débats sur la loi Taubira, de mettre le gouvernement en garde de ne pas commettre "la même erreur que François Hollande".

"La société sera à tout le moins très divisée, très opposée. Il y a un risque d'entraîner Emmanuel Macron dans un piège sociétal", a-t-elle déclaré à l'AFP.

Les Associations familiales catholiques ont appelé dans un communiqué l'exécutif à "ne pas rouvrir inutilement des débats de société", "à plus forte raison si les conditions d'une concertation apaisée ne sont pas réunies".

Pendant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron s'était dit "favorable" à une loi ouvrant la PMA "aux couples de lesbiennes et aux femmes célibataires", dans un courrier aux associations LGBT. Il avait toutefois ajouté attendre l'avis du CCNE pour "construire un consensus le plus large possible".

(Source AFP)

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