Une ex-candidate persiste dans ses accusations d'homophobie et de racisme - Accusée d'avoir diffamé le FN

Accusée d'avoir diffamé le FN

Une ex-candidate persiste dans ses accusations d'homophobie et de racisme

Une ex-candidate FN en Haute-Garonne, qui avait renoncé à se présenter en dénonçant des propos racistes et homophobes au sein du parti, a plaidé la "totale bonne foi" lundi à Toulouse, lors du procès en diffamation intenté par Marine Le Pen.

E-llico.com / Actus

Une ex-candidate persiste dans ses accusations d'homophobie et de racisme
Accusée d'avoir diffamé le FN

Mis en ligne le 20/01/2015

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Nadia Portheault (photo) ne militait au Front national que depuis quelques mois quand elle avait été propulsée, à 26 ans, tête de liste aux municipales à Saint-Alban, à la périphérie de Toulouse. Mais, cinq mois avant les municipales de mars 2014, la jeune mère de famille - née Djelida, le nom de son père d'origine algérienne - claquait la porte du FN et son mari faisait de même.

Dans une interview accordée à "un petit journal local", La Voix du midi, elle dénonçait alors "l'ambiguïté permanente entre la vitrine (du parti) et une arrière-boutique spécialisée dans les blagues vaseuses sur les Arabes et les homos". Son mari, Thierry Portheault, chauffeur routier de 42 ans, évoquait un responsable local se vantant du tatouage de croix gammée porté par son frère ou encore des militants disant "qu'il faut tuer tous les Arabes"... "J'ai quand même eu droit à 'toi et tes enfants, vous êtes bons pour le four'", a répété Nadia Portheault, à l'audience, assurant avoir cru "que ceux qui avaient ces pensées là allaient être virés" du parti.

Elle a rappelé que son mari avait écrit à la présidente du FN pour "signaler ces dérives" de "certains membres": "On voulait savoir si la direction allait faire le ménage, réagir. Mais on n'avait pas eu de réponse (...) alors j'ai dit 'je me retire'".

Double langage

"Qui ne dit mot... parfois ne consent pas", a répliqué l'avocat du FN. Me David Dassa-Le Deist a fait valoir qu'à la même époque, en octobre 2013, le FN avait écarté "sans délai" une de ses candidates dans les Ardennes, qui avait placé sur son compte Facebook un photomontage comparant la ministre de la Justice à une guenon. Mais une avocate de la défense a ensuite fait remarquer que cette candidate n'avait pas été sanctionnée "tout de suite" mais plutôt "parce qu'elle était apparue dans un reportage d'Envoyé spécial et n'avait pas regretté ses propos".

Pour l'avocat du FN, les accusations proférées par les époux Portheault n'ont "aucune base factuelle". "La pièce maîtresse de leur défense, c'est un livre qu'ils ont écrit ou ont fait écrire: ils constituent eux-mêmes leur propre preuve", a-t-il lancé, brandissant leur témoignage publié en 2014, "Revenus du Front". Il a estimé que le FN était clairement diffamé car le "lecteur moyen" allait penser: "le FN est un parti qui me dupe, le parti professionnel du double langage".

Le substitut du procureur, Olivier Mouysset, a cependant "douté que le FN puisse être présenté comme la victime identifiable" de la diffamation, les propos visant plutôt "des cadres non identifiés" du parti.

Lors d'une audience vite expédiée, le tribunal n'aura retenu que quelques instants les témoins sollicités par les époux Portheault pour leur défense. Le temps d'entendre un ex-candidat du Rassemblement bleu marine raconter le genre de blagues qu'il avait pu entendre au FN: "une personne avait dit en réunion: 'quand je vais dans une supermarché, je prends des plats avec du porc et je les dépose au rayon hallal, pour embêter' (les musulmans)". Accusant le FN d'avoir voulu "museler" les ex-militants en les attaquant en justice, l'avocate des Portheault a réclamé leur relaxe. "Ils ont rapporté ce qu'ils ont vécu, c'est la raison pour laquelle ils ne peuvent en apporter la preuve", a plaidé Me Frédérique Pujol-Suquet, "cela n'excède pas la liberté d'expression".

Le rédacteur en chef de La voix du midi, Pascal Pallas, était jugé pour "complicité de diffamation". Sa défense a fait valoir que son article - qui donnait aussi la parole au FN - relevait du "débat d'intérêt général, en période pré-électorale". Et l'avocat du FN a lui-même estimé que le journaliste était "une victime collatérale dans ce dossier" et que sa mise en examen pour complicité était "un peu incongrue". Le tribunal rendra son jugement le 26 février.

(Source AFP)

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