L’accusé est un marginal de 43 ans. Il comparaît à partir de mardi devant la cour d'assises du Var pour la troisième fois. Jean-Marc Petroff a en effet déjà été condamné en juin 2000, à trente ans de réclusion criminelle et en novembre 2001 à vingt ans de réclusion.

Le procès de cette nouvelle affaire avait été renvoyé en décembre 2004, car l'ancien maire de Toulon n'avait pu être contacté pour être entendu comme témoin, alors même qu’il a joué un rôle trouble dans l’affaire.

Jean-Claude Poulet-Dachary, un ancien légionnaire de 46 ans devenu le bras droit de Jean-Marie Le Chevallier, élu Front National lors des municipales de 1995, avait été découvert mort le 29 août 1995 au pied de la cage d'escalier de son immeuble.

L'hypothèse d'un meurtre à caractère politique avait été évoquée et même entretenue par l'attitude du maire de Toulon qui menaçait de licencier deux employés municipaux, membres du FN, s'ils dévoilaient à la justice les résultats de leur enquête menée sur le meurtre.
La cour d'appel d'Aix-en-Provence a condamné Le Chevallier pour subornation de témoins, en octobre 2002, à un an de prison avec sursis et 5 ans d'inéligibilité.

Malgré les menaces de l'élu, décidé à faire prévaloir la seule piste "politique", les deux employés ont révélé leurs observations et l'enquête s’est alors portée sur l'accusé et vers l'hypothèse d'un crime sexuel, Jean-Claude Poulet-Dachary étant connu dans le milieu homosexuel toulonnais.

Lors de sa première audition en 1995, Jean-Marc Petroff avait déclaré entretenir des relations sexuelles tarifées depuis deux ans avec Jean-Claude Poulet-Dachary. Interrogé en septembre 1999, il affirmait avoir fait basculer son amant par-dessus la rambarde à la suite d'une dispute avant de se rétracter devant le magistrat instructeur, démentant l'avoir raccompagné chez lui le soir de sa mort.
Jean-Marc Petroff a été mis en examen et écroué en septembre 1999 pour "homicide involontaire", un chef de poursuite requalifié en meurtre le 11 décembre 2001.
Il encourt désormais la réclusion criminelle à perpétuité. Quatre jours d'audience sont prévus pour ce procès.

Mis en ligne le 12/12/05