Intervention
Bertrand Delanoë réaffirme ses engagements sur Pink TV
Le maire de Paris, Bertrand Delanoë était hier l’invité d’une émission spéciale sur Pink TV à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre l’homophobie. Une heure d’interview par Claire Chazal et Frédéric Mitterrand.E-llico.com / Actus
Bertrand Delanoë réaffirme ses engagements sur Pink TV
Intervention
Mis en ligne le 22/05/2006
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C’est la première fois que le maire socialiste et ouvertement homosexuel s’exprimait sur la chaîne gay. Après des interview accordées aux médias écrits (Illico, Têtu), Bertrand Delanoë répondait aux questions de Claire Chazal et Frédéric Mitterrand sur l’antenne de Pink, en clair.
Belle affiche a priori pour une heure de conversation sans réelle surprise. Le maire a d’abord passé beaucoup de temps à répéter les généralités entendues sur d’autres antennes généralistes au sujet de la circulation, des couloirs de bus et de sa cohabitation avec les Verts.
On retiendra surtout ses interventions sur les questions LGBT.
> Panafieu et Ségolène
Côté politique, Delanoë s’en est pris à sa future adversaire à Paris. En réponse aux attaques de Françoise de Panafieu concernant les subventions aux associations gay et son soi-disant " copinage ", le maire a déclaré : " J’assume qu’il n’y ait plus effectivement à l’Hôtel de Ville de Paris de discriminations. Il y en avait avant que je sois maire ", manière de revendiquer les aides accordées aux structures LGBT.
Concernant Ségolène Royal, dont il n’est pas un chaud partisan, Bertrand Delanoë a dit ne pas vouloir " flinguer " la chouchoute des sondages, mais a souligné que " sur certains points effectivement, je trouve qu’elle n’est pas toujours en avance ", en réponse aux questions des intervieweurs sur la famille et le mariage gay.
> L’homophobie
Le meilleur de l’émission s’est concentré sur les questions liées à l’homophobie. Le maire, visiblement venu sur une chaîne gay pour en parler sans ambage se montre à l’aise et offensif.
Au sujet de l’homophobie détournée dont il peut être victime, Bertrand Delanoë répond à Frédéric Mitterrand : " Ca me blesse pour les gens qui se sentent blessés ". Puis, " Ce que je suis dans votre émission à Pink TV, je le suis à Washington, à la banque mondiale, avec le maire de Washington et les autres… Je suis le même et je me bats pour les droits de l’homme et notamment les droits des homosexuels dans tous les pays. "
Concernant l’homophobie en France et les récentes attaques contre des gays, Delanoë parle de " salauds " à propos des agresseurs. " En France, on tue des gens parce qu’ils sont homosexuels, ou on tente de les tuer (…) Il y a d’immenses progrès dans le cœur et la conscience de nos concitoyens et il y a quelques salauds qui n’arrivent pas à se départir de ces pulsions de mort parce que même s’ils ne sont pas violents physiquement, nier l’autre dans son identité, c’est quelque part le faire mourir. "
> Moscou
Interrogé sur la situation des homosexuels ailleurs dans le monde, le maire de Paris réaffirme son soutien à la Gay Pride de Moscou le 27 mai à laquelle il ne participera pas, néanmoins. " On est en total désaccord (avec le Maire de Moscou) et il a fallu que je lui dise l'ampleur de notre désaccord ! (...) Il faut se battre avec des convictions. Il ne s'agit pas simplement de proclamer. Moi si vous voulez j'ai été aux côtés des associations moscovites qui se battent pour la liberté, l'égalité… tout simplement... ".
> Mariage gay et parentalité
Sur les grandes questions qui agitent la campagne naissante des élections de 2007, Bertrand Delanoë a rappelé ses positions.
Au sujet du mariage gay, il a même concédé à Frédéric Mitterrand avoir changé d’avis. " Je n’étais pas à priori pour le mariage homosexuel (…) Je n’avais pas compris que la demande de mariage pour les homosexuels était une demande d’égalité des droits. Quand je l’ai compris, il y a quelques années, j’ai été immédiatement pour. Voilà un point sur lequel j’ai changé d’avis. "
Concernant l’homoparentalité, domaine où le maire a toujours été en pointe, Delanoë a déclaré : " Etre parent n’est pas une question d’identité, c’est une volonté de partager… ". Un appui aux revendications LGBT.
Mis en ligne le 18/05/06