François Devoucoux du Buysson
François Mitterrand avait comme contempteur Jean Montaldo. Bertrand Delanoë est tombé sur François Devoucoux du Buysson. De livre en livre, de tribune en tribune, sur son site Internet (Observatoire du communautarisme) ou dans sa lettre satirique ("Le Perroquet libéré"), ce jeune essayiste (33 ans), souvent présenté comme un ancien chevènementiste, n’en finit pas de critiquer la gestion municipale — son prochain bouquin est consacré à la circulation. Rien à y redire sur le principe, si la méthode utilisée n’était pas si grossière et si délibérément caricaturale. Un exemple ? Dans "Paris, cide" (il faut savoir que côté humour, il est de l’école Laurent Ruquier), François Devoucoux du Buysson consacre un chapitre à Delanoë et aux homos où il amalgame pédophilie, outing, clientélisme… L’ouvrage prétend même (p. 61) que la mairie de Paris a publié et affiché des affiches "porno chic" montrant des "photos de triolisme". Bref, tout est bon pour arriver à ses fins. En l’occurrence, faire passer l’idée que tout ce qui peut être fait en faveur des personnes LGBT, l’est au détriment du bien général et n’est rien moins qu’une dérive communautariste. C’est la thèse longuement développé dans "Les Khmers roses", une expression qui fera florès y compris dans la bouche de Christian Vanneste. Quand à ces commentaires, souvent taillés à la serpe, et à ces infos, souvent instrumentalisées, elles sont largement reprises par l’UMP parisienne (voir le "Livre noir" consacré à la gestion Delanoë) et "Le Marchand de sable", le pamphlet poussif de Sophie Coignard.
>> Droit de réponse : François Devoucoux du Buysson réagit au dossier sur les nouveaux homophobes
"Monsieur,
Dans l'édition mise en ligne le 18 septembre 2006, votre périodique me cite à plusieurs reprises sur la base d'une présentation incorrecte et malveillante de mes écrits.
S'agissant de mon livre Pariscide, Illico affirme que "(j') amalgame pédophilie, outing, clientélisme" Or, dans cet ouvrage, je ne fais que mentionner les positions ambigües de Monsieur Jean Le Bitoux, alors responsable du projet municipal de "centre d'archives homosexuelles", en m'appuyant explicitement sur un dossier paru dans Illico en date du 29 mars 2001 et intitulé "Pédophilie : la patate chaude des homos". Dans ce dossier, Monsieur Le Bitoux prétendait notamment que "l'homosexualité vient d'une culture pédophile avec André Gide".
Par ailleurs, Illico semble contester l'existence d'irrégularités dans la gestion du projet de centre d'archives homosexuelles, mettant ainsi en cause la bonne foi d'une enquête du Perroquet Libéré. Je vous invite à relire votre périodique, et notamment votre dossier "Le feu aux archives" mis en ligne le 14 avril 2006, puisque vous avez vous-même évoqué le "manque de transparence" et "cette absence d‚information sur le projet", allant même jusqu'à dire que l'utilisation qui a été faite par les responsables du projet d'une subvention municipale de 100.000 euros "peut au moins poser la question d‚un éventuel gaspillage".
Enfin, Illico me range sans autre forme de procès dans la catégorie "nouveaux homophobes" en se gardant bien d'indiquer précisément ce qui, dans mes écrits, relève de cette qualification pénale, au risque de verser dans la diffamation pure et simple. Je conteste l'amalgame qui est ainsi fait entre ma critique du communautarisme gay et une quelconque aversion pour les personnes homosexuelles que vous ne trouverez pas sous ma plume.
Je retiens du réquisitoire d'Illico que les critiques du mouvement gay sont toujours "caricaturales", ce qui ne semble jamais être le cas de ceux que votre périodique appelle les "militants LGBT" ni des manifestations homosexuelles. C'est, je crois, une vision partielle des choses.
Je vous saurai gré de faire paraître cette mise au point sur tous les supports ayant publiés les articles me concernant.
Cordialement.
François Devoucoux du Buysson"
>> Homophobes : la rédaction d'Illico répond à François Devoucoux du Buysson
Nous avons reçu de François Devoucoux du Buysson une demande de droit de réponse suite à la publication de notre dossier sur les "Nouveaux homophobes" dans lequel cet auteur est cité ainsi que des extraits de ses écrits. Ce droit de réponse, publié sur notre site, appelle néanmoins quelques remarques et ce d’autant que François Devoucoux du Buysson prend prétexte d’informations publiées dans "Illico" pour étayer ses assertions.
Ainsi, François Devoucoux du Buysson estime que la bonne foi du "Perroquet libéré", dans ses attaques contre le projet de centre d’archives homosexuelles, n’est pas reconnue dans notre dossier alors même que notre journal "Illico" a lui-même dénoncé un "manque de transparence".
Effectivement, "Illico" a bel et bien critiqué, à une reprise, une absence de transparence des initiateurs du projet et même posé la question d’un éventuel gaspillage de temps et d’argent dans la réalisation dudit projet, mais jamais sous-entendu qu’il y avait eu des "irrégularités dans la gestion". Cela, c’est François Devoucoux du Buysson qui le dit et l’écrit. C’est lui qui sous entend que l’usage des 100 000 euros de subventions pourrait avoir été frauduleux et lui seul.
D’entrée de jeu, François Devoucoux du Buysson a considéré ce projet comme communautariste (ce qui est son droit) mais avec des méthodes qui, selon nous, s’apparentent à de l’homophobie.
Ainsi, vouloir disqualifier un des principaux acteurs du projet, en l’occurrence Jean Le Bitoux, en affirmant que sa réputation est "sulfureuse" du fait de son "insistance à évoquer positivement la pédophilie" (in "Paris cide", page 71) en citant une interview publiée dans "Illico" sortie de son contexte, est absolument malveillant. Quel est le but recherché lorsqu’on écrit qu’un militant gay historique fait aujourd’hui les mêmes amalgames que l’extrême droite alors qu’il ne fait que rappeler une phase du militantisme homo vieille de 30 ans !
Si nous avons choisi de classer ce "polémiste" dans la catégorie des "nouveaux homophobes", ce n'est pas pour lui faire un
procès mais décrire ce qu’écrivent les détracteurs des gays, ce qu’ils pensent, disent, défendent comme point de vue. En l’occurrence, lui n’est jamais avare sur l’homosexualité. C’est lui qui compare les militants gay à des criminels de guerre ("les Khmers roses"). C’est lui qui conteste aux associations LGBT d’être hébergées dans une maison des associations à Paris.
C’est lui qui critique la moindre subvention municipale versée à une association homo. C’est lui qui parle de "mafia rose" à propos de la communauté gay. C’est lui qui publie des vannes douteuses sur Delanoë du style "Delanoë n’aime pas les tentes" et autres "Manque de tapettes dans le Marais". C’est lui toujours qui, dans ses interviews ("VSD", JT de France 2…) trouve que l’homophobie en France, c’est pas si grave, etc. Alors au bout du compte, il a beau dire qu’il n’a rien contre les "personnes homosexuelles", il est difficile de ne pas le classer parmi les homophobes.
La rédaction
Mis en ligne le 21/09/06