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Les associations LGBT soulignent l'urgence de politiques publiques de prévention et de réduction des risques

A quelques jours de la Journée mondiale de lutte contre le sida, et alors qu'un rapport qualifie de "priorité absolue" la prévention auprès des homosexuels, l'Inter-LGBT souligne l'urgence de politiques publiques de prévention et de réduction des risques. Le directeur général de la Santé annonce un "plan VIH/IST" pour début 2010.

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Mis en ligne le 02/12/2009

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Chaque année, les données épidémiologiques sur le nombre de nouveaux cas de VIH-sida en France sont publiées avant le 1er décembre.
Cette année, le plan national de lutte contre le sida devait annoncer les priorités des publics visés et des actions à mener, mais le plan quadriennal de lutte contre le sida 2009-2012 n'est toujours pas connu.

"Nous sommes à la fin de l'année et le ministère n'est pas en mesure aujourd'hui de transmettre son plan d'actions 'ciblées' pour les prochaines années", explique Philippe Castel, le porte-parole de l'Inter-LGBT qui rassemble la plupart des associations gay et lesbiennes françaises.

Un plan VIH-IST "début 2010"

Les nouvelles orientations de la politique de prévention et de dépistage du virus du sida seront présentées "début 2010", a promis le directeur général de la Santé Didier Houssin, au cours d'une conférence de presse, vendredi matin.

"La lutte contre le sida nécessite toujours autant d'engagements des pouvoirs publics, explique Philippe Castel. Les revendications sont toujours les mêmes et se sont développées avec l'évolution des stratégies de réductions des risques. L'augmentation de découvertes de séropositivité pour les homosexuels est bien réelle. Mais, quel bilan les pouvoirs publics tirent-ils de leurs actions menées contre le VIH depuis les dix dernières années ? Quelle évaluation font-ils des politiques de prévention et de réduction des risques ?".

L'Inter-LGBT dénonce le manque d'engagement de l'État et revendique des actions urgentes comme des campagnes de prévention mieux ciblées, plus fréquentes et régulières, la pérennité des opérations de prévention et de leur financement et des actions centrées autant sur la personne que sur l'information technique de la maladie.

La fédération associative demande aussi une évaluation des politiques de prévention menée par l'Etat et une analyse "qualitative" des comportements et pratiques à risques pour affiner les stratégies et répondre aux besoins des nouvelles politiques de prévention.

L'incitation au dépistage volontaire est une autre revendication majeure des associations LGBT.
Enfin, l'Inter souligne la nécessité de lutter contre la stigmatisation des séropositifs et contre l'homophobie qui engendre la mésestime de soi et favorise les comportements à risque.

Recommandations d'experts

Le futur plan public VIH/IST (infections sexuellement transmissibles) du ministère de la Santé devrait prendre en compte différentes recommandations d'experts, comme le rapport Lert-Pialoux (lire ci-dessous) sur les nouvelles méthodes de prévention, en particulier chez les hommes ayant des rapports avec les hommes (HSH).
Il devrait aussi intégrer les recommandations de la Haute autorité de santé pour un meilleur dépistage et faciliter le recours aux tests de dépistage rapide, avec la publication prévue en janvier d'un texte permettant leur utilisation en dehors des laboratoires de biologie.

"L’année qui vient sera une année charnière, puisqu’elle sera celle d’un changement de paradigme, à la lumière des avis qui viennent d’être rendu" a déclaré Roselyne Bachelot.

> La prévention parmi les homosexuels "priorité absolue", selon un rapport public

Le rapport sur les "nouvelles méthodes de prévention" remis aux autorités sanitaires vendredi 27 novembre a été réalisé par France Lert, chercheuse à l'Inserm et le professeur Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital Tenon (Paris).
Ce document qualifie de "priorité absolue et urgente" la prévention chez les hommes ayant des rapports homosexuels.
Le rapport s'inscrit dans "une approche de réduction des risques". Tout en rappelant que le préservatif reste "le socle de la prévention", il considère qu'un traitement rétroviral réduit le risque de transmission VIH.
Il propose encore étudier l'efficacité de pratiques sexuelles visant à contourner le préservatif (non-éjaculation, rapport insertif plutôt que réceptif quand on est séronégatif...).
Le rapport préconise la création de centres de santé sexuelle pour le public LGBT et la nomination d'un responsable de la "santé sexuelle LGBT" qui coordonnerait les experts scientifiques et associatifs.

Mis en ligne le 27/11/2009

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