
Sida
Le virus d'immunodéficience du singe beaucoup plus ancien qu'estimé
L'origine du virus d'immunodéficience simien (VIS), ancêtre présumé du VIH responsable du sida, serait nettement plus ancienne qu'estimée et daterait de 32.000 à 75.000 ans, selon des analyses génétiques publiées jeudi.E-llico.com / Santé / VIH
le virus d'immunodéficience du singe beaucoup plus ancien qu'estimé
Sida
Mis en ligne le 23/09/2010
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Cette découverte pourrait signifier que le le VIH (virus de l'immunodéficience humaine), apparu seulement au XXe siècle, pourrait rester virulent encore très longtemps avant de devenir relativement inoffensif comme le VIS aujourd'hui, relèvent ces chercheurs.
Les résultats de cette recherche, conduite sur des souches de VIS trouvées exclusivement chez des singes de l'île de Bioko dans le Golfe de Guinée près des côtes du Cameroun, remettent totalement en question les estimations de seulement plusieurs centaines d'années faites avant cela.
Bioko est une ancienne péninsule séparée du continent africain après l'âge glaciaire il y a plus de 10.000 ans.
Le VIS dont sont porteurs naturellement nombre d'espèces de singes ne provoque pas le sida chez la plupart de ces animaux.
Cette étude, publiée dans la revue américaine Science datée du 17 septembre, montre qu'il a fallu plusieurs dizaines de milliers d'années pour que le VIS évolue et devienne inoffensif chez les singes, relève Michael Worobey, professeur au département d'écologie et de biologie de Université d'Arizona (sud-ouest).
Il est le principal coauteur de cette communication avec le virologue Preston Marx de l'Université Tulane à la Nouvelle-Orléans. Selon lui, cela signifie qu'il faudra probablement très longtemps avant que le VIH suive naturellement la même évolution.
"Le VIH est étrange, car toutes les autres espèces de virus de l'immunodéficience provoque une mortalité beaucoup plus faible chez les singes qu'ils infectent", dit-il.
"De ce fait, si le VIS était apparu relativement récemment comme on le pensait avant, on pouvait alors en déduire qu'il perdrait sa virulence au cours d'une période plus brève", relève Michael Worobey.
"Mais les résultats de nos analyses génétiques indiquent le contraire ce qui, appliqué au VIH, signifie qu'il va rester virulent très longtemps", déduit le biologiste.
Mis en ligne le 17/09/2010