La Fédération LGBT et le Collectif Contre l'Homophobie se disent "consternés" par les explications fournies par le leader de Sexion d'Assaut et proposent au groupe et à sa maison de disque de s'engager par une charte contre l'homophobie.

Lefa, le leader du groupe, dit regretter les textes des chansons clairement homophobes dénoncées par les associations LGBT.

"Ce sont des textes écrits il y a plus de six ans, on était jeunes et on disait beaucoup de conneries. Ce sont des musiques qui pour la plupart n'ont pas été commercialisées, écrites en 2003-2004. On a grandi, on a mûri et on regrette" a-t-il affirmé.

Ces propos ne convainquent nullement les deux organisations qui mettent en avant les paroles du titre "Cessez le feu" qui datent de mai 2009.

"L'excuse de la jeunesse ne peut nous être opposée", soulignent Hussein Bourgi, le président du CCH et Stéphane Corbin, porte-parole de la Fédération LGBT.

"Nos associations ne ressentent toujours pas de prise de conscience de la gravité des propos incriminés, tant la tentative de les éluder ou de les minorer est flagrante, explique les responsables LGBT. Cette stratégie transpire dans l'explication de l'utilisation du mot 'homophobe' donnée par Lefa, dans son interview de juin. Il aurait voulu dire que le groupe était hétérosexuel (sic), issu d'une culture macho. Des propos qui associent tendancieusement l'homophobie comme révélateur de l'hétérosexualité".


Afin de favoriser la lutte contre l'homophobie avec une visée pédagogique, la Fédération LGBT et le Collectif Contre l'Homophobie proposent à Sexion d'Assaut et à Sony - qui distribue le groupe - la signature d'une charte nationale de lutte contre les discriminations dans les textes de chanson.

Cette réflexion de fond sur la lutte contre toutes les formes de discriminations se ferait entre associations représentatives et pour la première fois une importante maison de disques qui engagerait ses artistes, dont Sexion d'Assaut.

Cette charte proposée au groupe et à Sony Music consisterait pour l'essentiel en un retrait des titres homophobes et sexistes, encore potentiellement disponibles sur le marché et le net.

On apprend par ailleurs par un communiqué de presse de sa maison de disques que le groupe a rencontré le comité IDAHO, qui coordonne la journée mondiale contre l'homophobie ainsi que le CRAN, le Conseil Représentatif des Associations Noires de France.

Face à le demande "d'actes concrets" de la part de ces organisations, Sexion d'Assaut se dit prêt à ne plus chanter ses titres contenant des paroles homophobes et promet même "d'enregistrer chaque concert afin de permettre aux tiers de vérifier que cette condition soit remplie".

Des tracts seraient distribués à chaque concert "prônant des valeurs citoyennes de lutte contre l'homophobie et les discriminations en général".

Enfin, le groupe promet "travailler sur un titre spécifique, ou un événement artistique, clarifiant cette position, pour les mois qui viennent".

SOS Homophobie salue ces annonces et affirme qu'elle veillera à ce qu'elles soient tenues, "sans quoi les déclarations apparaîtront clairement opportunistes".

L'association demande au groupe d'aller plus loin dans son engagement, notamment en reversant une partie des bénéfices engrangés par la tournée dans une campagne de prévention dans les collèges et lycées de France.

SOS homophobie dit "espèrer que cette affaire servira d'avertissement à tous les artistes qui voudraient construire leur carrière, leur gloire et leur fortune en piétinant les homos".

> Voir la vidéo de la conférence de presse du groupe :

Lefa à Nantes : "Sexion d'Assaut n'est pas homophobe"
envoyé par presseocean. - L'actualité du moment en vidéo.
Mis en ligne le 07/10/2010