Les homosexuels éliminés de la résolution condamnant les exécutions arbitraires  - ONU

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Les homosexuels éliminés de la résolution condamnant les exécutions arbitraires

Sous la pression de deux pays - le Maroc et le Mali - les Nations Unies ont supprimé la référence explicite aux homosexuels de la résolution condamnant les exécutions arbitraires lors de son renouvellement bi-annuel. Une évolution "dangereuse et inquiétante" selon l'International Gay & Lesbian Human Rights Commission.

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Les homosexuels éliminés de la résolution condamnant les exécutions arbitraires
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Mis en ligne le 19/11/2010

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La résolution, proposée par la Commission des droits de l'homme de l'Assemblée générale des Nations Unies, dénonce les exécutions extrajudiciaires, sommaires et arbitraires de membres de groupes marginalisés en les citant explicitement tels les défenseurs des droits humains ou les minorités religieuses et ethniques.

La première mouture du texte mentionnait aussi les personnes LGBT. Mais les représentants du Maroc et du Mali ont présenté un amendement supprimant la mention de l'orientation sexuelle de la résolution en échange d'une expression plus générale, a savoir "discriminations sur toute autre base".


 





















 


L'amendement a été adopté par 79 voix contre 70 avec l'appui de la grande majorité des pays africains et arabes et la résolution votée avec cette modification.

La résolution, qui condamne les exécutions extrajudiciaires, sommaires et arbitraires et les assassinats, est votée par l'Assemblée générale des Nations Unies tous les deux ans.
Elle comprenait une référence à l'orientation sexuelle ces dix dernières années.

La Finlande, la France et la Suisse, en particulier, ont regretté que la discrimination fondée sur la préférence sexuelle ne soit pas explicitement mentionnée cette année.

Cary Alan Johnson, directeur exécutif de l'International Gay & Lesbian Human Rights Commission, a réagi à ce vote en le qualifiant d'"évolution dangereuse et inquiétante".
"Il élimine la reconnaissance de la vulnérabilité particulière rencontrée par les lesbiennes, gays, personnes bisexuelles et transgenres - une reconnaissance cruciale à un moment où 76 pays à travers le monde criminalisent l'homosexualité, cinq considère que c'est un crime capital, et des pays comme l'Ouganda envisagent d'ajouter la peine de mort à leurs lois criminalisant l'homosexualité", a-t-il souligné.

En France, le Centre LGBT Paris IdF considérer le retrait explicite de la référence à l’orientation sexuelle comme un "gage aux intégrismes religieux" et appelle un "réveil laïc des institutions françaises, européennes et mondiales".

Mis en ligne le 19/11/2010

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