"Dans son dernier album, 'Instincts meurtriers', paru en décembre 2010, le rappeur Cortex 91 s'autorise des propos homophobes à l'égard de Bertrand Delanoë, maire de Paris", affirme dans un communiqué l'association qui fustige un "nouveau dérapage" dans le rap français.

"Je supporte pas qu’un pédé soit Maire de paris", chante le rappeur dans une de ses chansons.

Sommé de s’expliquer, Cortex 91 s’est enfoncé en rajoutant : "C’est parce que le contexte qui fait que déjà on a un président il est tout petit en taille, tu vois, donc on n’est pas respecté, après si c’est la gay pride et tout ça, le maire de Paris, alors on sera encore moins respecté, c’est dans ce sens là que j’ai dit, j’ai rien contre Bertrand Delanoë" (Voir la vidéo ci-dessous).

"Une 'justification' et des 'excuses' qui n'en sont pas", souligne SOS Homophobie. "Depuis quand l'homosexualité n'est-elle pas respectable ? Depuis quand la marche des fiertés LGBT fait-elle honte aux Français-es ?", interroge l'association qui parle de l'intolérance" de Cortex.

"La chanson et les explications de Cortex 91 sont scandaleuses et abjectes car considérer qu’une personne homosexuelle ou de petite taille n’est pas respectable, témoigne de son mépris et de son refus des différences", considère pour sa part le Collectif contre l'homophobie (CCH).

Le CCH demande aux responsables de salle susceptibles d’accueillir Cortex 91 en concert d’annuler ses représentations.

En juin 2010, le leader de Sexion d'Assaut avait assuré dans une interview être "homophobe à 100%", suscitant une vive polémique et l'annulation de plusieurs concerts de ce groupe de rap qui avait ensuite présenté ses excuses.

Face à ce nouveau dérapage, SOS homophobie demande aux maisons de disques, aux médias, aux producteurs et aux distributeurs "de cesser de distribuer ou diffuser les titres de ces pseudo-artistes, et d'être extrêmement vigilants quant aux messages que ceux-ci véhiculent".

L'association déplore aussi que suite aux propos haineux envers les homosexuels qui ont fait polémique, les excuses des groupes en cause "n'aient pas été suivi de réels effets".

> Saint-Etienne : les associations rappellent ses engagements à  Sexion d'Assaut

Alors que Sexion d'Assaut est programmé au festival Paroles et Musiques à St-Etienne, en juin, plusieurs associations LGBT rappellent que le groupe n'a toujours pas respecté les engagements qu'il avait pris suite à ses déclarations homophobes.

Réunies au sein d'un collectif, elles entendent mettre le groupe face à ses responsabilités en lui rappelant les propositions qu'il a faite en octobre dernier, à savoir :
- procéder au retrait immédiat de la vente de tous les CD et chansons comportant des propos homophobes au plus tard le 1er mai 2011,
- réaliser un clip contre l'homophobie impliquant les membres du groupe en collaboration étroite avec notre collectif. Celui-ci devra être accessible et mis en evidence sur les supports ! en ligne du groupe (web, facebook, etc…) et diffusé au public avant ch aque concert de la tournée à venir.
- réaliser un concert ou un évènement dédié à la lutte contre l'homophobie en concertation avec les associations de lutte contre lʼhomophobie.

"Il s'agit pour nos associations des seuls engagements significatifs en matière de lutte contre l'homophobie. Le refus d'une seule de ces propositions annulerait de fait toutes les excuses préalables et la rédemption annoncée", écrit le collectif.

Les membres du collectif Face à Face sont Autrement Gay, Les oubliés de la mémoire, SOS homophobie, Contact Loire, SOS Racisme Loire.

Avec AFP