Quelque 7.000 manifestants ont participé au rassemblement organisé près du parlement par la Charte démocratique hongroise, une organisation non-gouvernementale (ONG) proche de l'opposition socialiste (MSZP) dirigée par l'ancien Premier ministre Attila Mesterhazy.

"Nous voulons protester contre cette constitution. Nous n'avons pas autorisé le gouvernement à élaborer cette constitution", a déclaré M. Gyurcsany à l'AFP avant la manifestation.

La nouvelle Constitution, élaborée à l'initiative du parti conservateur Fidesz du Premier ministre hongrois Viktor Orban, est pratiquement assurée d'être adoptée lundi au parlement où le Fidesz détient une majorité des deux-tiers.

D'autres orateurs ont déclaré que la "constitution Orban", comme l'a baptisée la presse hongroise, violait les libertés fondamentales et constituait essentiellement un moyen pour le Premier ministre d'asseoir son pouvoir et celui de son parti.

Responsables d'organisations féministes ou de défense des droits de l'homme comme Amnesty International, ou d'associations de défense des homosexuels, ces orateurs ont affirmé que le projet de constitution, qui contient des références à Dieu et à la famille traditionnelle, était discriminatoire et anti-démocratique dans sa conception.

M. Orban avait déclaré que l'actuelle constitution était basée sur un modèle soviétique et qu'il fallait la remplacer.

La commission de Venise, l'organe consultatif de l'Union européenne en matière de droit constitutionnel, avait critiqué le projet le 28 mars lui reprochant notamment de restreindre le champ d'action de la cour constitutionnelle.

Le libellé du projet de constitution affirme que le pays protège l'institution du mariage "entre un homme et une femme".

Le projet de constitution stipule que tous les citoyens hongrois sont égaux devant la loi, mais à la différence des sexes, de la race, de l'âge et d'une série d'autres caractéristiques, il ne fait pas mention de la protection contre la discrimination des personnes LGBT.

Il prévoit également d'interdire l'avortement en affirmant que les foetus seront protégés dès la conception.

Par ailleurs, des policiers, pompiers, gardiens de prison et douaniers ont pris part samedi à une autre manifestation à Bucarest pour protester contre les mesures d'austérité qui doivent supprimer leurs régimes spéciaux de retraite. Selon les organisateurs, 15.000 personnes ont participé à la manifestation.

Source :AFP