80 militants anti-sida arrêtés aux portes du Sénat - Réforme du droit au séjour pour soins

Réforme du droit au séjour pour soins

80 militants anti-sida arrêtés aux portes du Sénat

Des militants de Aides et d’Act Up-Paris ont bloqué, mardi 3 mai, la circulation devant les portes du Palais du Luxembourg pour protester contre les restrictions du droit au séjour pour soins.

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80 militants anti-sida arrêtés aux portes du Sénat
Réforme du droit au séjour pour soins

Mis en ligne le 03/05/2011

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Réforme du droit au séjour pour soins Aides Act Up

Le rassemblement s’est conclu par l’interpellation de Pierre Chappard, président d’Act Up-Paris, de Vincent Pelletier, directeur général de Aides, ainsi que 78 militants en tenue de deuil.

Ils entendaient dénoncer les dangers d’une réforme inscrite dans le projet de loi sur l’immigration.

La Commission mixte paritaire devra statuer demain 4 mai sur l’article 17 ter présenté par les militants comme "criminel".

L’article 17 ter ouvre en effet la porte à l’expulsion de milliers d’étrangers malades vers des pays où l’accès aux soins est un luxe. "Donc vers une mort prématurée", soulignent les associations.

Pour Aides et Act Up, "la France s’apprête à condamner à mort près de 28.000 personnes". Des personnes qui vivent en France, souvent depuis de nombreuses années. Qui ont leurs attaches ici, et pour beaucoup travaillent et cotisent ici. Et qui sont atteintes de pathologies très lourdes : VIH, hépatites, cancers…, mais qui ne sont pas Français.

"Au nom d’une politique migratoire sans concessions et d’arrière-pensées électoralistes, la majorité UMP applique le principe de  sélection jusqu’à la plus extrême cruauté, estiment les deux associations. Avec ce texte, l’Etat s’arroge le droit de vie ou de mort sur les malades étrangers vivant sur son sol".

Pour pouvoir demeurer en France, les étrangers malades ne pourront désormais compter que sur une grâce hypothétique des préfets.

Les associations de lutte contre le sida refusent ce qu'elles considèrent comme "des dérives xénophobes".

Elle mettent en avant "le respect du droit, plutôt que la faveur du prince" et se disent déterminées à poursuivre leur combat sur ce sujet en intervenant sur les tarmacs des aéroports s'il le faut.

Bruno Spire, président de Aides a précisé que ses adhérents étaient "prêts à faire de la résistance civile et cacher des étrangers malades", si l'article 17-ter était adopté.

La sénatrice Alima Boumedienne-Thiery (Europe Ecologie-Les Verts), qui participera à la Comission mixte paritaire, a apporté son soutien aux manifestants.

"La révision de cette loi ne peut que pousser les étrangers malades à vivre dans la clandestinité. Ce qui entraînera des ruptures de soins, une plus grande précarité et in fine (...) une augmentation des dépenses de santé", a estimé de son côté dans un communiqué l'ONG Médecins sans frontières.

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