
Histoire
Un lieu parisien dédié à la mémoire de deux homosexuels condamnés au bûcher ?
Paris dédiera-t-il un lieu à la répression homophobe? C'est ce que propose un voeu soumis au Conseil de Paris honorant la mémoire de Bruno Lenoir et Jean Diot, un couple d'homosexuels brûlés au bûcher en 1750.
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Un lieu parisien dédié à la mémoire de deux homosexuels condamnés au bûcher ?
Histoire
Mis en ligne le 13/05/2011
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Le 4 janvier 1750 à 23h30, au croisement de la rue Montorgueil et de la rue Saint-Sauveur, Bruno Lenoir, garçon cordonnier d’une vingtaine d’années, et Jean Diot, domestique de quarante ans, étaient arrêtés en raison de leur homosexualité.
Emprisonnés à la prison du Châtelet, leur procès et son verdict témoignent de l’acharnement judiciaire auquel étaient confrontés les homosexuels français du siècle des Lumières.
En effet, chacun d’entre eux a été condamné à la confiscation complète de leurs biens avant la peine de mort par un bûcher dressé place de Grève, et la dispersion de leurs cendres.
Bruno Lenoir et Jean Diot ont donc été brûlés vifs publiquement le lundi 3 juillet à 17h. pour le seul crime d’homosexualité. Il s’agit du dernier couple exécuté en France pour cette raison.
Cet évènement, emblématique de de la longue histoire de la répression homophobe, Ian Brossat, élu gay du Groupe Communiste et du Parti de gauche au Conseil de Paris, souhaite le voir commémoré.
Il a déposé un voeu, qui sera examiné lors de la prochaine session du conseil qui se tient les 16 et 17 mai, "pour qu’un lieu, une place, une rue ou une plaque à Paris soit dédié à la mémoire de Bruno Lenoir et Jean Diot".
Iil s’agit selon lui "d’un véritable devoir de mémoire", sachant "que l’homophobie demeure très présente à Paris et qu’il est nécessaire de la combattre par tous les moyens dont nous disposons".
> Mise à jour 17/05/2011: la Ville de Paris vote le voeu
Le Conseil de Paris a voté à l'unanimité le voeu du groupe communiste demandant de rendre hommage à un couple homosexuel condamné à mort et exécuté en raison de son orientation sexuelle en 1750.
Bruno Lenoir avait 25 ans et Jean Diot 40. Il ont été arrétés dans Paris, dépossédés de tous leurs biens avant d'être exécutés. "C'est le dernier couple homosexuel qui ait été exécuté en France pour ce motif", rappelle le groupe communiste.
Une plaque sera apposée dans le quartier Montorgueil (près des Halles de Paris) où ils avaient été arrétés.
Source : AFP
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Commentaires
Yannick75009
Olivier:
d'où sors tu que Paris serait devenue "4e rang dans le monde" pour les gays et lesbiennes?
tu n'as pas vu la récente étude officielle de l'UE, mené par des chercheurs (pas français) qui met Paris dans le TOP 5 des villes (sur 25) ayant une politique locale pro-LGBT, devant Berlin, Londres et Amsterdam (et bien sûr très devant toutes les villes françaises)?
Tu crois vraiment qu'avec Chirac et Tibéri il y en avait plus à Paris?.. Personne ne peut croire cela, et avant de le dire il faudrait des preuves de cela...
Pour ce qui est de "sgb" (la diffamation n'est pas du tout loin, attention), il n'est pas très au courant: Ian Brossat et B.Delanoë ont été élus sur les mêmes listes... et y compris dans le même arrondissement.
azulpride
je salue l'initiative,savoir et memoire sont bien indestructibles----merci c'est un devoir aussi
titideparis
Merci,Olivier,c'est tjrs un plaisir d'échanger avec qq'un qui se renseigne bien.
Je te trouve quand même un peu sévère avec Delanoë¨,c'est quand même lui qui a fait attribuer le nouveau centre LGBT et les subsides des différentes assoces LGBT,,il y aura tjrs des progrès à faire mais c'est pas du côt"é de l'UMP qu'on doit s'attendre à quoique ce soit!
Olivier
Désolé pour les fautes de frappe mais j'ai des problèmes avec le clavier de mon ordi neuf, impossible à régler et que je vais jeter à la poubelle.
Olivier
Titideparis, merci de tes recommandations essentielles pour l'importance des sources et bravo pour la rigueur qu'on te connaît dans tes remarques dont on voit qu'elles sont toujours pertinentes.
Journal historique et anecdotique de l'avocat Barbier, Bibliothèque nationale, manuscrits français, 18249, folios 149 à 152.
L'exécution des jeuns gens eu lieu, come je l'ai indiqué (mais il faut se répéter pour se faire comprendre) le lundi 6 juillet 1750. Barbier dit que le buit avait couru en juin que leur peine serait commuée en détention perpétuelle à Bicêtre Ce ne fut pas le cas. Leur condamnation avait été décidée au terme d'un procès instruit au Châtelet de Paris et dont le jugement fut rendu le 27 mai 1750.
J'en profte pour revenir sur la date de la Gay pride: l'argument invoqué des vacances pour ne pas retenir le 6 juillet concerne peut être quelques professeurs des écoles de Paris, et encore ! Les professeus des écoles de province pourraient du moins, à cette date, profiter de la fin de l'année scolaire pour venir célébrer la gay pride à Paris.
titideparis
Aie aie aie çà ne se simplifie pas cette histoire!
Maintenant ,Olivier fait part d'un menuisier et d'un charcutier ,
alors que l'article fait part d'un apprenti cordonnier et d'un domestique ...
d'autre part çà ne devait pas être la même année, puisque maintenant il est question d'un LUNDI 6/07 ,alors que l'article mentionnait le lundi 3/07.
Allons,encore un petit effort de rigueur et on parviendra pê à y croire à cette histoire!
D'où l'importance de vérifier ses sources ! :-)
Olivier
Le lundi 6 juillet à 5 heures du soir, à Paris, on a brûlé publiquement deux ouvriers âgés de 18 et 25 ans L'un était menuisier, l'autre charcutier.
Je confirme que M Delanoé a contribué à faire baisser la fréquentation de Paris par les gays et les lesbiennes au 4e rang dans le monde. Interpellé dans des question du public, à la mairie du 4e, je l'ai vu rosir en énonçant des banalités affligeantes sur le vivre homosexuel à Paris.
Par calcul politicien, le soi-disant maire de tous les parisiens a lâché la communauté gay dès lors qu'il a été élu.
Je rappelle qu'il existe à Berlin un monument érigé à la mémoire des homos victimes des Nazis.
titideparis
Pour effectuer ce" travail de mémoire",commencez par pitié à vous mettre d'accord sur la date:
était-ce un 3 ou un 6 juillet?
çà fait désordre!
sgb
Heureusement qu'il y a Ian Brossat, parce que si on comptait sur Bertrand Delanoé pour faire avancer la cause gay à Paris... ah si j'oubliais, la place Jean-Paul II, devant Notre-Dame, là où les participants d'un Kiss In gay ont été violemment injuriés et frappés par des catholiques intégristes. Mr Delanoé, encore merci, personnellement mon vote n'ira plus jamais pour un politicien tel que vous.
Brethmas
La marche des fiertés ne peut pas avoir lieu en juillet parce que trop de gens sont en vacances.
Par contre, il y a des années que je suggère de créer un prix annuel pour honorer les grands combattants contre l'homophobie. On pourrait appeler ce prix "Harvey Milk" ou autrement...
Il faudrait qu'une institution ou une association se saisisse de cette idée..
Par exemple, le fondateur de gay.ru Nicolaï Alekseev, dix fois arrêté, battu, même kidnappé une fois, l'a mérité à de nombreuses reprises...
Il y a des héros un peu partout, en Ouganda par exemple...
Les "Oublié-e-s" de la Mémoire
Le 16 mai 2009, Les "Oublié-e-s" de la Mémoire - Association Civile Homosexuelle du Devoir de Mémoire, organisée une cérémonie en hommage aux victimes de l'homophobie dans l'Histoire, qui fut présidée par Rama Yade, secrétaire d?État aux Droits de l'Homme [http://www.devoiretmemoire.org/actualites/communiques/2009/20090517.html]. Lors de mon intervention [http://www.devoiretmemoire.org/actualites/a_la_une/Discours_Philippe_Couillet.pdf], je rappelai la mémoire de ces deux victimes de l'homophobie d?État, brulés en Place de Grève, le 6 juillet 1750.
Nous sommes heureux que cet évènement emblématique de la longue histoire de la répression homophobe soit reconnue et que Monsieur Ian Brossat veuille que Paris le commémorer. J'espère que ce v?u présenté la semaine prochaine, aboutira pour le devoir de mémoire. Notre association est solidaire de cette proposition et sera un des premiers soutiens.
Ce vendredi 13 mai, à l'occasion de l'IDAHO, une cérémonie en hommage aux victimes des LGBTphobies aura lieu ce soir à 18h30 (Maison des Ensembles - 3/5 rue d'Aligre Paris 12°) en partenariat avec Le Refuge [carton d'invitation : http://www.devoiretmemoire.org/carton_invitation_13mai2011_IDAHO_web.pdf]
Plus d'information : http://www.devoiretmemoire.org
Olivier
C'est très important et il y a longtemp que cela aurait dû être fait. Dans les années 1980, la communauté gay, ses journalistes et les associatons, recentrés sur le SIDA , n'ont pas mis à l'orrdre du jour ce projet extrèmement important et qu'il faut soutenir absolument: parlez-en autour de vous !
Cet événement dramatique dont Maurice Lever (dans "les bûchers de Sodome") ne dit pas suffisamment combien il est symbolique, semble marquer le passage de l'obscurantime aux Lumièrs, puisqu'il est le dernier d'une longue série de crimes auxquels l'Eglise catholique a pris part (comme aujourd'hui l'Islam).
Le nombre de persones exécutées pour motif d'homosexulité est beaucoup plus important qu'on le croit car, dans bien des cas, on dissimulait le véritable motif (crime de sodomie) sous une autre accusation (vol pour un domestique ou désertion pour un militaire) passible de l peine de mort) pourquoi, ? Parce que la grande obssesion des barbares qui condamanient les homosexuels étaint qu'il ne fallait pas parler du vice infâme, que cela risquait de donner des idées. Mais il fallait en même temps réprimer, d'où la contradiction exprimée par barbier et d'autres chroniqueurs du 18e siècle.
Je me suis toujours demandé, pour ma part, pourquoi la Gay Pride de Paris ne pourrait pas avoir lieu un 6 juillet Il faut que les gays conservent la mémoire de ces grandes persécutions (telle celle qui va commencer en Ouganda). Il nous faut des dates et des lieux de mémoire, à commencer par ce qui s'est passé le 6 juillet 1750 sur l'actuelle place de l'Hötel de Ville (ex-place de Grève)