Les associations anti-sida françaises dénoncent un budget trop limité  - Fonds mondial sida

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Les associations anti-sida françaises dénoncent un budget trop limité

Le Fonds mondial de lutte contre le sida a versé pour ces trois maladies 3 milliards de dollars en 2010, mais l'avenir paraît difficile, et il devrait appeler les pays du G8, à Deauville, à "accroître les ressources".

E-llico.com / Santé / VIH

Les associations anti-sida françaises dénoncent un budget trop limité
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Mis en ligne le 20/05/2011

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Fonds mondial sida G8 Michel Kazatchkine

Michel Kazatchkine, directeur général du Fonds (photo), créé en 2002, a présenté jeudi à Paris son rapport annuel intitulé "Faire la différence", qui relève de bons résultats mais souligne que les financements prévus pour les années à venir, clairement inférieurs aux besoins, rendront "impossible d'assumer certaines interventions fondamentales".

Le Fonds mondial, le plus gros contributeur à la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, a fourni entre 2002 et fin 2010 un montant de 21,7 milliards de dollars de subventions. Les Etats-Unis et la France sont les principaux donateurs. Il a "épargné au moins 6,5 millions de vies en neuf ans", un chiffre qui s'accroît de 4.400 vies par jours, selon Michel Kazatchkine.

Mais les perspectives sont plus difficiles.

Certes le Fonds a recueilli 11,7 milliards de dollars de promesses de dons pour la période 2011-2013, soit 20% de plus que pour la période 2008-2010. Mais c'est très en deçà des besoins estimés.

"Il nous faut plus, pour qu'on puisse en 2015 avoir un monde pratiquement sans mort du paludisme, pour qu'il n'y ait plus d'enfant qui naisse infecté par le virus du sida (il y en a 350 à 400.000 chaque année), pour qu'au moins 70 à 80% des malades qui ont besoin de traitement anti-sida dans le monde puisse y avoir accès", dit le Pr Kazatchkine.

Des associations (Act-Up, Aides, Coalition Sida plus) ont relevé jeudi que les financements du Fonds par le G8 "baissent depuis 2008" et que notamment l'engagement d'un accès universel au traitement anti-sida, pris en 2005, est "passé à la trappe".

"Les pays membres du G8 ont jusqu’à présent refusé de soutenir des financements innovants, comme la taxe sur les transactions financières promues par les ONG depuis plusieurs années. Ils pourraient la mettre en place dès maintenant. Cette taxe permettrait de lever près de 300 milliards de dollars par an, soit plus que les ressources nécessaires à la seule lutte contre le sida", expliquent encore ces associations.

Le Pr Kazatchkine plaidera auprès des membres du G8, le 26 mai à Deauville, pour qu'ils accroissent leurs efforts.

Il sillonne aussi le monde pour presser les pays récipiendaires des aides à accroître leurs dépenses de santé, les pays émergents (Brésil, Mexique, Chine, Inde, Afrique du sud...) et les pays du Golfe à participer au Fonds, et il compte sur des financements innovants, tels qu'une taxe sur les transactions financières, qui devrait être discutée au prochain G20.

Une conférence, "à mi chemin" des trois ans, sera organisée en mars 2012, pour faire le point des besoins.

Autre problème, le Fonds a dû annoncer en janvier que 34 millions de dollars avaient été détournés dans quatre pays africains. L'Allemagne a décidé en janvier de suspendre ses versements, et la Suède ne s'est pas encore engagée.

Le Fonds a mis en place un groupe d'experts internationaux chargés de faire un état des lieux et de proposer des recommandations anti-fraude. Son rapport est attendu pour septembre.

Source : AFP

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