
Pr Delfraisy
La recherche biomédicale prend place dans la prévention
La prévention du sida, qui reposait jusqu'à maintenant sur l'utilisation du préservatif et sur de "bonnes pratiques", s'élargit au domaine biomédical et aux antirétroviraux, explique Jean-François Delfraissy, directeur de l'Agence française de recherches sur le sida (Anrs).
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La recherche biomédicale prend place dans la prévention
Pr Delfraisy
Mis en ligne le 17/07/2011
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VIH Sida Traitement Prévention
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Espoirs sur la prévention pour les chercheurs réunis à Rome
Quel est le thème central du congrès de Rome, à partir de dimanche ?
Jean-François Delfraissy : Il y aura beaucoup de données et de discussions sur la prévention, un domaine où depuis 18 mois il y a eu beaucoup de résultats et pas mal d'optimisme. Jusqu'à récemment, la prévention du VIH n'était pas du tout médicalisée, elle reposait essentiellement sur l'utilisation du préservatif et les messages de bonne pratique. Maintenant, on dispose de données intéressantes issues du domaine biomédical, comme les antirétroviraux utilisés sous forme de gel ou par voie orale pour limiter le risque d'infection. C'est tellement intéressant que le congrès de Rome a créé une session spéciale sur la prévention: il ne sera pas question seulement de bonnes paroles, mais aussi de la recherche biomédicale autour de la prévention. C'est un des secteurs où il y a actuellement le plus de résultats.
Côté traitements et vaccin, y a-t-il du nouveau ?
Il y aura plusieurs résultats d'essais, avec des données sur des inhibiteurs d'intégrase, qui sont des molécules dirigées contre un enzyme du virus qui lui permet de s'intégrer dans l'ADN humain. Il y en a un seul sur le marché, de chez Merck, il y aura des données sur un de chez Gilead et un de chez GSK. Il y aura pas mal de choses là-dessus.
Quant au vaccin, on va très peu en parler à Rome, le vaccin c'est un monde différent, il y a un congrès annuel vaccin en septembre en Thaïlande. En outre il n'y a pas eu de grande nouveauté sur les vaccins au cours des derniers mois. Les chercheurs construisent de nouveaux outils, par exemple des vaccins qui pourraient entraîner une modulation du système immunitaire pour le faire aller dans la bonne direction.
Se rapproche-t-on de l'élimination du virus ?
On parlera à Rome de la "Hiv cure", qui peut être l'élimination du virus, mais aussi la 'functional cure' (éradication fonctionnelle), c'est-à-dire que le virus est toujours là mais sous contrôle. C'est un mot d'ordre, pour montrer où il faut qu'on aille, une vision à avoir, une nouvelle frontière pour la recherche dans les dix ans. C'est aussi une mobilisation d'équipes de chercheurs pour trouver un nouvel élan, un dynamisme d'interactions. C'est une sorte de positionnement politico-stratégique.
(propos recueillis par Christine Courcol)
Source AFP